Elle s'entraîne pour être la meilleure sirène de France : "c'est comme du cosplay : on fait le costume et on est le personnage"

Les 20 et 21 juillet, aura lieu à Vannes la compétition de Miss Mermaid France. Kristen Bastien sera la représentante des Hauts-de-France. À la fois, couturière, nageuse artistique et comédienne, Kristen devra donner le meilleur d'elle-même pour décrocher le titre.

Lundi 15 juillet, Kristen Bastien nous accueille à l'Aquapôle d'Amiens pour un entraînement hors du commun. La jeune femme de 23 ans devient une sirène deux fois par semaine lorsqu'elle enfile sa queue de poisson. Pendant quelques heures, elle s'applique à manier son costume hors du commun pour se déplacer gracieusement et effectuer des chorégraphies. C'est sur ces critères que la Miss Mermaid (sirène en anglais, ndlr) Haut-de-France sera évaluée les 20 et 21 juillet prochains, lors de la compétition nationale. 

Se construire un personnage 

"Bonjour, je suis Kristen la sirène", se présente Miss Mermaid Haut-de-France 2024, accoudée au bord de son bassin. Pour elle, le mermaiding c'est avant tout entrer dans un personnage. "Je me sens un peu sirène", révèle la jeune femme qui a acheté son premier costume il y a un an et demi. 

Cette passion pour la créature mythique, elle l'avait bien avant de connaître cette discipline : "J'adore les sirènes, je suis passionnée grâce à la Petite sirène de Disney ou la série H2O par exemple. J'adorais."

Un entraînement sportif intense 

Bien plus qu'un jeu de rôle, le mermaiding c'est un art doublé d'un sport. "Il faut faire à la fois de la monopalme et de l'apnée donc ça carbure", explique la sirène aux cheveux bleus assortis à sa queue. Si le mouvement semble fluide et aisé, il demande un réel effort physique : "Ça pèse lourd ! C'est surtout la monopalme qui pèse bien son poids. Je pense qu'on est sur deux voire trois kilos."

Le tout n'est pas de se déplacer puisqu'il faut aussi réaliser des figures sous l'eau : "Plus on tient longtemps, plus on peut faire de la danse, des chorégraphies et tout simplement gagner", résume Kristen. Les sirènes doivent être capables de faire au moins une longueur sous l'eau sans respirer avant même de commencer à prendre la pose pour le photographe qui immortalise leur performance. 

Une préparation conséquente en amont

Le rôle de sirène ne s'arrête pas à la sortie du bassin. Une fois rentrée chez elle, Kristen retrouve son petit atelier où elle crée ses accessoires. "C'est l'une des épreuves pour le concours. On fabrique un top personnalisé, c'est complètement libre. Pas besoin de l'accorder avec la nageoire", explique la championne des Hauts-de-France. 

La confection d'accessoires, c'est une nouvelle occasion pour la jeune femme de se rapprocher du conte de fées : "Il faut avoir plusieurs compétences, que ce soit la couture, la peinture, c'est un peu du design aussi. Le mermaiding, c'est presque comme du cosplay : on fait le costume et on est le personnage". 

Un sport méconnu

L'objectif pour Kristen, ce n'est pas de gagner la compétition. "Mon but, c'est surtout de me dépasser et de gagner pour moi et aussi pour découvrir d'autres personnes qui font du mermaiding". La jeune femme confesse n'avoir jamais rencontré d'autre personne qui pratiquait ce sport jusqu'au concours. 

Faire connaître ce sport, c'est un autre de ses objectifs. Elle souhaite le faire découvrir à un maximum de gens et pourquoi pas, lancer une association de sirène. Dans un esprit inclusif, elle rappelle : "les hommes aussi peuvent être une sirène. Enfin, être un triton", corrige-t-elle. Des championnats Mister Triston existent aussi. Le prochain aura lieu en juillet 2025.

Avec Camille Di Crescenzo / FTV