Stéphane Moitoiret s'est dit, mercredi 13 novembre, "touché" par le "chagrin" de la mère de Valentin, mort poignardé à 10 ans en 2008, dans un dialogue très intense avec la partie civile au deuxième jour du procès en appel du marginal devant les assises du Rhône.
"Je ne sais pas vraiment quoi vous dire parce que je suis touché par votre chagrin", a dit l'accusé, débit lent, choisissant ses mots, avant de réaffirmer qu'il n'était "pas responsable de la mort" de Valentin."Je rêvais de cet instant, de pouvoir m'adresser à vous", l'a coupé Véronique Crémault, qui venait de livrer un témoignage déchirant sur le deuil de son dernier enfant, "l'amour de (sa) vie".
Stéphane Moitoiret, silhouette massive, beaucoup plus volubile que lors de son premier procès, fin 2008, devant les assises de l'Ain, essaie d'expliquer qu'il croit "au hasard, au destin"."C'était pas son destin, à Valentin", répond doucement la mère du garçon.
L'accusé, dont l'état mental sera une nouvelle fois au centre des débats, insiste: "Je n'ai jamais voulu de malheur pour qui que ce soit. Je veux que les gens réalisent leur rêve, leur bonheur"."Pour moi il y a un destin. Si vous avez étudié Jésus... Jésus savait qu'il allait mourir sur la croix", balbutie Moitoiret, qui avait déjà confié la veille à la cour ses délires mystiques, parlant de clonage et de réincarnation.
"Je suis très catholique, mais mon fils ne méritait pas de mourir et mon fils n'est pas Jésus Christ. Je ne veux pas rentrer dans cet épilogue, M. Moitoiret. Merci", rétorque Mme Crémault, abrégeant l'échange.
L'ancienne compagne du marginal, Noëlla Hégo, qui comparaît pour complicité d'assassinat,a ensuite assuré à la mère de Valentin qu'elle n'était "pour rien" dans la mort de l'enfant. "Je suis désolée pour vous mais je n'ai pas voulu la mort de votre fils (...) Je sais que c'est terrible pour vous", a-t-elle articulé d'une voix entrecoupée de sanglots et le visage cramoisi.