Emile Véron, fondateur de la célèbre marque de voitures miniatures Majorette, est mort mercredi 20 novembre à l'âge de 88 ans, a annoncé, à nos confrères du Progrès, ce samedi 23 novembre sa famille. Il sera inhumé, lundi 25 novembre à 14h30 à l'église de Saint-Bernard-en l'Ain, où il résidait.
Né le 26 mars 1925, ce chef d'entreprise lyonnais avait commencé dans l'industrie du jouet en dirigeant la société Norev (anagramme de Véron), fondée par son frère aîné au lendemain de la Seconde guerre mondiale. Il s'était lancé dans la politique dans les années 80 et avait été fait chevalier de la Légion d'honneur.
En 1961, il fonde la société Rail-Route Jouets rebaptisée cinq ans plus tard Majorette, dont les célèbres petites automobiles en zamac et plastique, à
Moins robustes mais peu chères, attirantes avec leurs vives couleurs, elles plaisent aux enfants mais sont boudées par les collectionneurs.
Fin 1977, Majorette entre avec succès à la bourse de Lyon et Emile Véron distribue des actions à ses salariés. La même année, il rachète la marque concurrente Solido et ce symbole de la réussite de l'industrie lyonnaise se hisse pour deux décennies au rang de leader mondial des voitures miniatures.
La marque est alors commercialisée dans 60 pays, ouvrant des filiales en Allemagne, en Italie, en Autriche, au Portugal au Royaume-Uni, et jusqu'en Australie, au Brésil ou au Japon.
A la fin des années 1980, Majorette commence à souffrir d'une concurrence internationale de plus en plus rude et enchaîne les plans sociaux. Asphyxiée par ses dettes, la société est rachetée par le groupe jurassien Smoby en 2003 et rebaptisée Smoby-Majorette, avant d'être placée en redressement judiciaire quatre ans plus tard.
Début 2008, l'allemand Simba reprend l'essentiel du groupe rebaptisé Smoby Toys, à l'exception de la filiale Majorette qui, elle, sera reprise par le fonds français MI29. Mais les difficultés se poursuivent et Majorette est de nouveau placé en redressement judiciaire en novembre 2009 par le tribunal de commerce de Paris.
En 2010 Majorette est repris par son ancien propriétaire Smoby Toys, qui n'a conservé qu'un peu plus d'un tiers des salariés français, soit moins d'une trentaine sur 73.