Restos du Coeur : "Nous sommes partis sur une augmentation de 10% des bénéficiaires pour cet hiver, mais je crains que ce chiffre ne soit déjà dépassé"

Jacques Garnier, le président des Restos du Coeur du Puy-de-Dôme était l'invité du journal lundi midi. Il répond aux questions de Jérôme Doumeng sur l'augmentation du nombre de bénéficiaires, la baisse des aides européennes et l'idée de défiscaliser les dons en nature.

Jérôme Doumeng : L'an dernier, le nombre de repas servis avait déjà fait un bond de 18%. Selon vos prévisions, ce nombre devrait encore augmenter cette année ? 
Jacques Garnier : On est parti sur une augmentation de 10% cette année pour cet hiver. C'est une augmentation qu'on a calculée par rapport à ce qu'on avait les autres années et au vu des premières inscriptions, je crains que ce chiffre ne soit déjà dépassé. 

Votre stock vous permet de faire face aux premiers besoins, mais ce ne sera pas suffisant pour aller jusqu'au mois de mars prochain ? 
D'ici le mois de mars, on prévoit de faire appel à d'autres fournisseurs, par exemple l'industrie agro-alimentaire, les dons de tous les fournisseurs que l'on peut avoir autour de Clermont parce qu'effectivement, si l'augmentation se confirme, on n'aura pas assez pour passer l'hiver.

Savez-vous déjà ce qui va vous manquer ?
Normalement, il va nous manquer 200 tonnes. On espère en avoir 130 pour la collecte de début mars et puis le reste au fur et à mesure de l'hiver. J'espère que petit à petit ça va rentrer.

Vous faites des propositions, comme de pouvoir défiscaliser les dons. C'est quelque chose auquel vous tenez ?
Jusqu'à présent, les dons sont défiscalisés, c'est-à-dire qu'à chaque fois qu'un donateur nous fait un chèque, il reçoit un bon qui lui permet de le déclarer avec ses impôts et de le défiscaliser. Le travail que fait aujourd'hui l'association nationale, c'est effectivement de voir comment les dons en nature pourraient eux aussi être défiscalisés ce qui aujourd'hui n'es pas prévu.

Quelle serait la mécanique ?
Je ne sais pas. Il faut demander à nos hommes politiques qui sont plus férus de ce genre de problèmes et de solutions dans ce domaine-là.

Il y a également une problématique européenne. Beaucoup estiment que la baisse des aides européennes sera effective d'ici quelques mois. On n'a pas de chiffres officiels mais une estimation : on parle de 10% en moins d'aides européennes. C'est aussi préjudiciable pour votre entreprise ?
Bien sûr. Normalement, l'aide européenne prévue, avant le départ du PEAD (Programme européen d'aide aux plus démunis), était d'environ 3,5 milliards. L'ensemble des associations avait dit : "Il faut entre 4,5 et 5 milliards pour arriver au bon niveau" et on va rester à 3,5 milliards vraisemblablement votés à la fin de l'année. Mais il y aura plus de pays bénéficiaires, donc moins par pays, et en France plus d'associations, donc moins pour les Restos du Coeur, mais je pense que ces chiffres, on ne pourra les confirmer qu'au mois de janvier.

Revenons sur les chiffres : 800 000 tonnes de nourriture sont prévues pour les premiers mois et vous le dîtes, ce sont 100 000 tonnes qui pourraient manquer ?
Là on parle du plan national. Au niveau du département, on est à 800 tonnes et peut-être une centaine de tonnes qui vont nous manquer, effectivement.




 

Les chiffres des Restos du Coeur en Auvergne :
  • Dans l'Allier :  480 bénévoles, 4500 bénéficiaires, 580 000 repas distribués 
  • Dans le Puy-de-Dôme : 890 bénévoles, 7973 bénéficiaires, 973 566 repas distribués
  • Dans le Cantal : 144 bénévoles, 1377 bénéficiaires, 624 625 repas distribués
  • En Haute-Loire : 380 bénévoles, 3013 bénéficiaires, 476 396 repas distribués
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