"J'ai récupéré trois portées chez moi". Les refuges s'organisent face à l'explosion des abandons de chats

Le constat est clair : les arrivées de chatons à la SPA de Bergerac, en Dordogne, ne cessent d'augmenter. L'association compte sur le soutien de familles d'accueil et appelle les propriétaires à stériliser leurs animaux.

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Chaque jour, Nathalie débute sa journée aux aurores, sous les premiers miaulements de ses pensionnaires. Dès cinq heures du matin, il faut donner les croquettes aux plus âgés et les biberons aux plus jeunes. Sans oublier de nettoyer les litières et passer le balai. "Ensuite, je m'occupe de moi, puis je file au travail, raconte celle qui s'est constitué famille d'accueil pour chats, il y a quatre ans. "Et quand je rentre du travail, je recommence. C'est du non-stop."  

Ce rythme effréné, Nathalie ne le quitterait pour rien au monde : "sauver des chats, c'était un rêve". Une envie qui n'a, toutefois, pas été si facile à transformer en réalité. "Avant, j'habitais à Calais et il y a toujours eu beaucoup de bénévoles à la SPA, j'étais en liste d'attente, se remémore l'hôte. Alors, je suis entrée par la petite porte, en tant que famille d'accueil à Bergerac. Je reçois depuis des chats de tout âge et tout état. Ils me donnent énormément d'amour."

La stérilisation devrait être obligatoire, comme l'identification.

Éric Delugin

Président de la SPA de Bergerac

Ces familles d'accueil sont devenues indispensables, à l'heure où refuges et SPA sont confrontés à une surpopulation de chats. Les professionnels imputent ce constat aux taux de stérilisation trop faibles. "Depuis trois ans, il existe des campagnes dans certaines communes invitant les propriétaires de chats à stériliser leurs animaux, explique Éric Delugin, président de la SPA de Bergerac. Mais on ne se rend pas compte des impacts, on nous apporte encore énormément de chatons."

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La SPA de Bergerac, en Dordogne, est confrontée à de trop nombreuses arrivées de chatons. Elle est obligée d'en envoyer en famille d'accueil. ©France 3 Aquitaine

Face à ces nombreuses arrivées, les refuges n'ont pas d'autre choix que de s'organiser. "On remarque que les chatons arrivent de plus en plus jeunes. Pourtant, on indique aux propriétaires de les laisser avec leur mère le temps du sevrage", souffle Éric Delugin. Ce qui a une conséquence directe sur la vie du directeur : "j'ai été obligé de prendre trois portées chez moi. Il faut biberonner les chatons toutes les trois heures, aussi bien de jour comme de nuit."

On retrouve des chats dans des poubelles ou dans des sacs plastiques.

Mélanie Lefèvre

Vice-présidente de la SPA de Bergerac

"Il faudrait des années pour rattraper le retard de stérilisations", souffle de son côté Mélanie Lefèvre, vice-présidente de la SPA de Bergerac. La bénévole pointe du doigt, aussi, les façons de faire des propriétaires qui déposent leurs animaux. Si beaucoup "n'ont pas le courage" de déposer les chatons aux heures d'ouverture, la plupart se contentent de les installer dans un carton "scotché à la porte d'entrée".

Pour nourrir les 160 chats du refuge, plusieurs bénévoles se rendent une à deux fois par mois devant des hypermarchés. Le but : recueillir des dons de croquettes et de la pâtée. "L'année dernière, nous avons reçu vingt tonnes de denrées alimentaires animales", se félicite Aurore Bally, bénévole à l'association SOS chats libres. Cette année, le refuge voit plus gros et espère récolter dix tonnes supplémentaires, dans l'optique d'assurer les besoins de tous ses félins et faire face aux nombreuses arrivées.

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