La fronde contre le retour de la semaine à 4,5 jours continue. Un nouveau mouvement de contestation s'annonce aujourd'hui avec un appel à la grève du SNUipp, principal syndicat du primaire relayé par la PEEP, deuxième fédération de parents d'élèves.
Classes vides, défilés: instituteurs et agents municipaux poursuivent jeudi la fronde contre le retour à la semaine de 4,5 jours, alors que les députés examinent une proposition de loi de l'UMP donnant le "libre choix" aux maires d'organiser les rythmes scolaires.
Plusieurs syndicats appellent à cette journée de mobilisation nationale pour réclamer l'assouplissement du décret instituant la nouvelle semaine scolaire dans le primaire,ou son abandon. Des parents d'élèves soutiennent le mouvement.
Trois mois après sa mise en oeuvre dans 17% des communes (les autres attendent la rentrée 2014), la réforme destinée à mieux répartir les cours pour lutter contre l'échec scolaire, reste contestée.
Le ministère de l'Education annonce un taux de grévistes de 21,35% au niveau national.Le premier syndicat du primaire le SNUipp-FSU estime que près de 42% des instituteurs - sur la base de 77 départements - ne feront pas classe.
Les cantines, la garderie et les activités périscolaires devraient être touchés par le mouvement.
FO, CGT et Sud, qui demandent l'abandon du décret, s'opposent à ce que les activités périscolaires non liées aux rythmes (centre de loisirs, garderie) bénéficient aussi d'un assouplissement des taux d'encadrement par les animateurs - réclamé par les maires.
La Peep, deuxième fédération de parents, qui avait aussi demandé un report de la réforme, a appelé les parents à manifester et a demandé "une grande concertation" sur la réforme des rythmes.D'autres organisations n'appellent pas à la mobilisation. La FCPE, principale fédération de parents, soutient la réforme même si elle juge qu'il aurait fallu aller plus loin.
Parmi les syndicats d'enseignants, l'Unsa ne soutient pas une grève qui "amalgame des revendications de toutes sortes" et le Sgen-CFDT estime qu'appeler à suspendre ou réécrire le décret "c'est se tromper de cible" parce que "les difficultés" relèvent "des modalités concrètes de mise en oeuvre".
Des maires vont boycotter la réforme : "On va approcher les 1.000 maires opposés à la réforme", a dit à l'AFP Jean-Michel Fourgous, député-maire UMP et coordinateur du collectif. "On n'a pas l'argent pour la financer et rien ne prouve qu'elle sera efficace sur les résultats scolaires".
Les députés examinent jeudi une proposition de loi UMP visant à laisser aux maires "le libre choix" d'organiser le temps scolaire dans leurs écoles.La liberté laissée aux élus "n'a jamais été aussi grande qu'avec ce décret", a rétorqué Vincent Peillon mercredi à l'Assemblée. "Il est dommage que quelques-uns ne veulent pas unir leur bonne volonté et mènent un combat d'arrière-garde", a-t-il lancé.