Des responsables syndicaux de la Fonderie de Bretagne ont écrit une lettre ouverte à Emmanuel Macron, lui demandant d'intervenir auprès de Renault pour que le constructeur s'engage à maintenir ses commandes. Fin décembre, aucun accord n'avait été trouvé avec le repreneur, Private Assets.
"Il n'y a pas de fatalité. Si on reste mobilisés, c'est parce que nous sommes persuadés de ce que l'on dit. On sait que la pointe de Bretagne peut s'en sortir grâce à la diversification, mais il faut que Renault nous accompagne encore pendant deux ou trois ans, tout simplement. " Au micro de France 3 Bretagne, Maël Le Goff a rappelé que les salariés de la Fonderie de Bretagne resteraient mobilisés, "tant qu'il n'y a pas de cadenas sur le portail" du site de Caudan, près de Lorient dans le Morbihan.
Dans une lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron, et co-signée par la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet et le président de la CFE-CGC François Hommeril, Maël Le Goff demande au président de la République d'intervenir auprès de Renault pour que le constructeur s'engage à maintenir des commandes jusqu'en 2028.
Pas d'accord avec le repreneur
Le 20 décembre dernier, le ministère de l'Industrie faisait savoir qu'après trois semaines de négociations, aucun accord avait été trouvé entre Renault et le repreneur potentiel, l'allemand Private Assets.
Le projet d'accord prévoyait, avec le soutien de l'état, que Renault s'engage sur un volume de commandes, ce qui permettait de poursuivre le plan de diversification entamé, notamment dans les domaines du ferroviaire ou de l'armement. Le "désengagement soudain" du constructeur fait peser la menace d'une fermeture de l'usine, écrivent les signataires. Renault représentait jusqu'ici 95% du chiffre d'affaires de l'usine. "Le groupe a touché 298 millions d'euros d'aides publiques en 2023 et a bénéficié "d'un prêt garanti par l'État de 4 milliards pendant le Covid", rappellent-ils.
Symbole de la désindustrialisation
La Fonderie de Bretagne, construite dans les années 60 "par et pour Renault" emploie aujourd'hui 350 personnes. Le site a connu jusqu'à 1600 salariés. Depuis plus de 20 ans, plusieurs propriétaires se sont succédé, faisant fondre les effectifs, avant que Renault la rachète à nouveau. Pour Maël Le Goff, ce risque ultime de fermeture est un "nouvel acte de maltraitance du tissu industriel."
"On a vu d'autres fonderies qui ont été impactées, telles que les Fonderies du Poitou, la SAM dans l'Aveyron, MBF dans le Jura, qui ont déjà subi les coups de Renault et qui ont fermé par la suite" déplore Maël Le Goff au micro de France 3 Bretagne, "nous sommes encore un symbole de cette désindustrialisation : la Fonderie de Bretagne doit vivre".
(Avec AFP)