Mgr Philippe Barbarin, cardinal archevêque de Lyon et Primat des Gaules, a mis en garde mercredi sur Europe 1 sur les conséquences d'une éventuelle
nouvelle loi sur la fin de vie, affirmant que "ni la République, ni l'Etat, ni le corps médical n'est propriétaire de la vie humaine".
Rappelant qu'il avait "frôlé la mort: infarctus, triple pontage", Mgr Barbarin a estimé qu'on avait "pris admirablement soin" de lui. "On fait très attention
à ce que nous souffrions le moins possible. J'ai une reconnaissance énorme pour le monde médical. Je trouve qu'on doit donner un très grand respect à chaque vie humaine et d'une manière toute particulière à ceux qui souffrent", a-t-il dit.
"Mais au fond, ni la République, ni l'Etat, ni le corps médical n'est propriétaire de la vie humaine. On n'a pas un droit sur la vie et la mort de quelqu'un", a-t-il ajouté. Evoquant la loi Leonetti de 2005, qui a instauré un droit au "laisser mourir", favorisant les soins palliatifs, le cardinal archevêque a rappelé qu'elle avait été adoptée "à l'unanimité du Parlement français", ce qui lui avait "beaucoup plu"
Une loi "pleine de clarté".
C'était "il n'y a pas longtemps, 6 ou 7 ans", a-t-il dit. "Si on veut changer une loi alors qu'elle a 8 ans, non mais c'est quoi, une loi ? C'est la loi surl'euthanasie ou l'euthanasie de la loi ?" "Il faut quand même faire très attention à ce qu'on fait: une loi, c'est très important comme fondement dans une société", a-t-il estimé.
La ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé la semaine dernière une concertation gouvernementale pour préparer une réforme de la loi Leonetti. Le Parlement devrait être saisi d'un texte probablement avant fin 2014. Interrogé par ailleurs sur le pape François, que certains qualifient de "pape
marxiste", le Primat des Gaules a répondu: "Faire attention aux autres, ce n'est pas du marxisme, c'est du christianisme, de la charité".
Sur le mariage homosexuel, Mgr Barbarin souligne que "si François a des propos très durs sur le mariage pour tous, ils sont toujours très bienveillants sur les homosexuels. Ils doivent savoir qu'ils sont aimés, écoutés. C'est un principe évangélique : "Ne jugez pas et vous ne serez pas jugé".