L'acteur François Cluzet, qui a incarné le "convoyeur-braqueur" Toni Musulin dans le film "11,6", a été mis en examen pour diffamation vendredi à Lyon après la plainte en 2013 de l'ex-policier lyonnais Michel Neyret.
Lors de l'avant-première du film "11,6", en mars 2013 à Lyon, le comédien avait évoqué, dans une interview au quotidien Le Progrès, l'ex-numéro 2 de la police judiciaire, accusé de corruption, en disant qu'il avait "peut-être piqué le butin de Toni Musulin". Il faisait allusion aux 2,5 millions manquant sur les 11,6 millions dérobés.
Michel Neyret avait alors annoncé qu'il portait plainte contre François Cluzet. Convoqué vendredi à Lyon et "entendu brièvement" par un juge d'instruction, François Cluzet sera renvoyé devant la 6e chambre correctionnelle de Lyon, compétente en matière de presse. La date d'audience n'a pas encore été fixée.
"J'ai porté plainte avec constitution de partie civile pour qu'il soit reconnu que je n'ai rien à voir avec cette disparition d'autant qu'il a été établi durant
le procès (de Toni Musulin devant la cour d'appel de Lyon en septembre 2010, ndlr) qu'on a retrouvé à Bron et Saint-Priest (Rhône) les emballages vides du butin manquant", a déclaré vendredi à l'AFP Michel Neyret.
"Quel que soit le ton sur lequel François Cluzet a dit cela, il a nourri l'imaginaire collectif", a-t-il affirmé. "Combien de petits voyous que j'ai croisés sont persuadés que j'ai gardé les 2,5 millions d'euros. Les gens se disent que Cluzet, qui a interprété le rôle de Musulin, connaît toute l'histoire, alors que je n'étais même pas à Lyon au moment de la découverte du box (dans lequel a été retrouvé l'essentiel du butin)", a ajouté l'ancien policier, qui a été "convoqué à Lyon et entendu par la juge d'instruction en octobre 2013".
Michel Neyret a été mis en examen en octobre 2011 pour corruption, trafic d'influence, association de malfaiteurs et trafic de stupéfiants. Il avait été remis en liberté en mai 2012 après près de huit mois de détention provisoire à la prison de la Santé à Paris. Il a été révoqué en septembre 2012 par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls. L'affaire Neyret est toujours à l'instruction à Paris.