Après le meurtre d'Agnès Marin par un autre élève de l'établissement, en 2011, le collège, situé à Chambon-sur-Lignon, avait le plus grand mal à se relever. Placé en redressement judiciaire en mai dernier, il devrait fermer ses portes à la fin de l'année scolaire.
Le collège-lycée International Cévenol était déjà en proie à des difficultés de trésorerie depuis plusieurs années, et avait été placé en redressement judiciaire en mai dernier.
"Le président de l'AUCC (association unifiée du collège Cévenol, ndlr) a annoncé qu'au regard de la situation du Collège Cévenol à ce jour, il n'était pas possible d'envisager la poursuite de son activité dans sa forme actuelle, au-delà du terme de l'année scolaire en cours", a ainsi annoncé dimanche un communiqué de l'association, au lendemain de leur assemblée générale annuelle.
Le meurtre d'Agnès, un drame pour le collège Cévenol
En plus de ses difficultés financières, l'établissement avait été secoué en 2011 par le meurtre d'Agnès, une élève de 13 ans dont le corps calciné avait été retrouvé dans la forêt proche de l'établissement.Le lycéen accusé de l'avoir tuée, Matthieu, avait été jugé par la cour d'assises des mineurs du Puy-en-Velay en juin dernier et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité .
De moins en moins d'élèves
Après le drame de 2011, l'établissement a connu de nombreuses désaffections d'élèves."Le procès en juin 2013 a rendu inaudible toute communication sur ce qu'était vraiment le Collège Cévenol, sur la qualité de ses équipes et sur celles de son projet d'établissement", a aussi regretté l'association.
"Nous avions 87 élèves à la rentrée de septembre 2013 alors qu'on disait que le minimum était de 90. L'administrateur judiciaire recherche toutes les possibilités d'une reprise, pour en faire un centre éducatif par exemple, ou un centre économique", a aussi souligné Laurent Pasteur, vice-président de l'association gérant le Cévenol.
Il a précisé que la scolarité des collégiens et lycéens se poursuivra bien jusqu'à juillet, les financements ayant été assurés jusque là.
L'avocat de la famille d'Agnès, Me Francis Szpiner, avait annoncé jeudi dernier avoir assigné l'Etat pour faute lourde devant le tribunal de Paris. Le meurtrier de la jeune fille avait été remis en liberté après un premier viol et avait pu s'inscrire dans cet établissement après l'avis d'un pédopsychiatre concluant à sa non dangerosité.
Le rappel des faits
Fondé par des protestants en 1938, l'établissement privé sous contrat dont la devise est "Humanisme & Tolérance", accueille des pensionnaires de 30 nationalités différentes venus faire leur études en France, mais aussi des enfants d'expatriés ou encore des élèves en difficulté avec leur famille.