François Hollande devrait annoncer vendredi le transfert au Panthéon de quatre nouvelles figures illustres de l'histoire de France parmi lesquelles Germaine Tillion et Jean Zay. La première est née en Auvergne, le second y a été froidement assassiné en 1944.
Interrogé par l'AFP, le Président de la République n'a ni confirmé ni infirmé cette information dévoilée par RTL et le Figaro. Jeudi, ils ont annoncé l'entrée prochaine au Panthéon de quatre héros de la seconde guerre mondiale: Geneviève de Gaulle-Anthonioz, ancienne présidente de ATD quart Monde, nièce du général de Gaulle qui fut déportée, le résistant Pierre Brossolette, Germaine Tillion, ethnologue et résistante et Jean Zay, assassiné à Molles (Allier).
François Hollande devrait officialiser vendredi le transfert de leurs cendres au Panthéon à l'occasion d'un hommage qu'il rendra aux héros de la Résistance au Mont-Valérien (Hauts-de-Seine).
"Aux grands Hommes la patrie reconnaissante"
A l'heure actuelle, le Panthéon, sur lequel est inscrite la devise "Aux grands Hommes la patrie reconnaissante", n'accueille que deux femmes sur les 71 personnalités: Marie Curie et Sophie Berthelot. Consultés en 2013 sur les personnalités qu'ils souhaitaient voir accéder au Panthéon, les internautes avaient proposé quelque 1.200 personnalités avec, dans le peloton de tête, Olympe de Gouges, Germaine Tillion, Louise Michel et Simone de Beauvoir. Jean Zay figurait également dans les vingt premiers noms cités.Germaine Tillion et Jean Zay, à jamais liés à l'Auvergne
Germaine Tillion est née à Allègre, en Haute-Loire, en 1907 et est décédée en 2008. Ethnologue, elle a aussi été une résistante de la première heure et a participé dès juin 1940 à la création du réseau de résistance du Musée de l'Homme. Dénoncée, arrêtée en 1942, elle est une rescapée du camp de Ravensbrück dans lequel elle a été déportée.Si la vie de Jean Zay n'a pas commencé en Auvergne, elle s'y est en revanche brutalement achevée en 1944. Avocat, parlementaire, il a participé à la dernière session du Parlement, à Bordeaux, en juin 1940 avant de prendre la mer, accompagné par Pierre Mendès-France, en direction de Casablanca. Son désir de rejoindre ensuite l'Angleterre n'aboutira pas. Engagé dans l'armée française au début de la guerre, il est arrêté le 15 août 1940 à Casablanca pour désertion. Cinq jours plus tard, il est à Clermont-Ferrand, dans les murs de la prison militaire. En octobre, un tribunal militaire le condamne à la déportation à vie dans un bagne avant que le régime de Vichy ne décide de transformer la peine en un internement en métropole. Il est alors envoyé à la maison d'arrêt de Riom. Se faisant passer pour des résistants, trois miliciens l'enlèvent à sa prison et l'assassinent à Molles (Allier), le 20 juin 1944. Un an plus tard, la cour d'appel de Riom annule le jugement et le réhabilite à titre posthume.