L'ancien policier municipal interpellé mardi dans le cadre de l'enquête sur la tuerie de Chevaline (Haute-Savoie) "conteste toute participation" dans ce quadruple meurtre, a indiqué, ce jeudi 20 février, son avocat à nos confrères de l'AFP.
"Il dit qu'il n'est pour rien dans l'affaire. Il conteste toute participation et dit qu'il n'a pas fréquenté les lieux du crime ce jour-là", a déclaré Me Marc
Dufour, dont le client est toujours en garde à vue à la gendarmerie de Chambéry.
L'ancien policier de Menthon-Saint-Bernard (Haute-Savoie) nie par ailleurs tout lien avec les victimes. Interrogé sur un éventuel alibi, Me Dufour a indiqué que les prochaines auditions allaient justement porter sur "son emploi du temps du 5 septembre 2012", jour de la tuerie. "On rentre dans le dur, les éléments plus techniques, de fond", a dit l'avocat. La ressemblance de l'ancien policier municipal avec un portrait-robot diffusé en novembre est à l'origine de son interpellation par les gendarmes. Sa garde à vue, reconduite jeudi pour 48 heures, peut en théorie durer jusqu'à samedi.
Mercredi 19 février, le procureur d'Annecy, Eric Maillaud, avait indiqué qu'il était "peu envisageable" que l'ancien policier soit mis en examen pour ce quadruple meurtre, du fait de l'insuffisance des charges.
Une information judiciaire pour trafic d'armes va cependant être ouverte, dans le cadre de laquelle il devrait être déféré avec un ami, passionné d'armes comme lui, également interpellé mardi 18 février après avoir tenté d'échapper aux gendarmes.
"Le trafic, il ne pourra pas le contester", a estimé Me Dufour. "Il a une quantité importante d'armes de la Première et Seconde Guerre mondiale, des armes qui ont une histoire. C'est une encyclopédie en la matière", a-t-il ajouté, confirmant la prédilection de son client pour les pistolets de marque Luger.
L'arme du crime est un Luger P06 de calibre 7,65 Parabellum, de fabrication suisse. Un Luger a été retrouvé lors des perquisitions, mais de modèle et de calibre différents.
Il reste donc à déterminer si l'ancien policier "a pu vendre une arme dans son réseau" de collectionneurs, composé de "toute une équipe", et si elle a ensuite
pu servir à commettre le crime, selon son avocat. Le 5 septembre 2012, Saad al-Hilli, 50 ans, ingénieur britannique d'origine irakienne, sa femme de 47 ans et sa belle-mère de 74 ans, avaient été tués de plusieurs balles dans leur voiture, sur une petite route forestière proche de Chevaline. Un cycliste français, Sylvain Mollier, 45 ans, considéré comme une victime collatérale, avait aussi été abattu.