Selon Interpol, dont le siège est à Lyon, la piste terroriste s'éloigne après la disparition du Boeing 777 de la Malaysia Airlines. L'organisation a montré les photos de deux des passagers dont les passeports étaient volés. Interpol déplore que sa banque de données ne soit pas davantage consultée.
Interpol a déclaré mardi à Lyon que "la piste terroriste s'éloigne" dans l'enquête sur la disparition du Boeing 777 de la Malaysia Airlines, tout en appelant ses pays membres à une "utilisation massive" de sa base de données des passeports volés.
"Plus nous avons d'informations, plus nous sommes portés à conclure qu'il ne s'agit pas d'un incident terroriste (...)", a déclaré Ronald K. Noble, secrétaire général d'Interpol, évoquant un "problème de trafic humain" lors d'une conférence de presse au siège d'Interpol à Lyon. Selon M.Noble, les deux passagers voyageant avec des passeports autrichien et italien, volés en Thaïlande, sont deux Iraniens qui ont voyagé de Doha à Kuala Lumpur avec leur passeport iranien. Ils n'ont utilisé les passeports européens volés que lors de l'embarquement en Malaisie. Selon le secrétaire général d'Interpol, il s'agit d'immigration clandestine "et non pas d'une affaire de terrorisme".
Interpol a donné deux noms "qui figuraient sur les passeports iraniens", sans certitude que ces noms correspondent bien aux deux passagers. Il s'agit de Pouri Nour Mohammadi, 18 ans et Delavar Seyed Mohammad Reza, 29 ans. "Maintenant qu'on connaît l'identité des personnes, on sait qu'ils quittaient Kuala Lumpur pour avoir un statut de réfugiés et on pourrait plus se focaliser sur le gang criminel qui leur a permis de voyager", a-t-il souligné.
Les deux passeports européens volés utilisés par ces deux passagers figuraient sur la base de données internationale sur les documents de voyage volés ou perdus (SLTD) mise en place en 2002 par Interpol, mais elle n'a, semble-t-il, pas été consultée lors de l'embarquement à Kuala Lumpur. "Ce cas démontre qu'il y a un intérêt imminent à faire une utilisation massive de cette base de données", a martelé M. Louboutin, pour qui "il faut qu'il y ait une réelle prise de conscience des pays qu'il faut utiliser cette base".
De son côté, le parquet de Paris a ouvert mardi une enquête préliminaire pour homicides involontaires à propos de la disparition depuis samedi du Boeing 777 de Malaysia Airlines avec 239 personnes à bord.