Le chœur de Crimée et sa vingtaine de choristes de renommée internationale étaient en concert lundi soir à l'église de Royat. Ils ont interprété Rachmaninov, Tchaïkovsky et des chants populaires russes. Dans le contexte politique actuel, leur concert avait une résonance particulière
Les membres du chœur sont partis de Crimée le jour du référendum sur l'annexion par la Russie avec un passeport ukrainien. Ils doivent rentrer le 10 avril et ne connaissent pas leur avenir. Six chanteurs dont des solistes sont restés à Simferopol et les Français qui les accueillent ont craint jusqu'au bout qu’ils ne puissent pas venir.
Mais au final, ce lundi, les membres du chœur de Crimée ont bien pu donner leur concert dans une église de Royat pleine à craquer. Au programme : Rachmaninov, Tchaïkovsky et des chants populaires russes.
De la musique, et uniquement de la musique. Dans cette période trouble, les premiers mots du chef de chœur à notre arrivée ont été clairs : "nous parlons musique, pas politique."
"Je parle de la musique car la musique appelle la paix et la bonté dans le monde" explique Igor Mikhailevsky. "Elle ouvre le cœur de celui qui l’écoute. Je me considère comme un médecin de l’âme. Parfois, les gens pleurent à mes concerts. C’est une catharsis, les émotions s’expriment."
Cette faculté de rassemblement s’observe apparemment aussi dans l'effectif du chœur, qui, s’il est divisé entre pro-russes et pro-ukrainiens, se retrouve uni dans l’harmonie et dans le chant.