Le maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau (UMP), s'est dit "surpris" samedi après la démission de Laurent Campellone, chef d'orchestre de l'Opéra Théâtre, visé par une enquête administrative sur de "graves dysfonctionnements" au sein de l'institution.
"En agissant de la sorte, ne cherche-t-il pas à fuir ses responsabilités de directeur musical de l'Opéra Théâtre, concerné par les dysfonctionnements dans la gestion et les relations avec le personnel?", s'est interrogé le maire de Saint-Étienne.La démission de Laurent Campellone, annoncée samedi matin dans Le Progrès, a suscité la "surprise" du premier magistrat stéphanois, qui a indiqué à l'AFP n'avoir pas encore lu la lettre du chef d'orchestre. Laurent Campellone fait partie des cinq cadres en charge de la culture suspendus depuis deux semaines, en raison de "graves dysfonctionnements" à l'Opéra Théâtre.
Le maire, élu en mars dernier, s'est voulu rassurant sur les conséquences de cette démission de celui qui dirige l'Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire (Ossel) depuis 2003, soulignant qu'il était secondé par un "talentueux chef assistant".
Interrogés, Marc Chassaubéné et Michel Béal, respectivement adjoints à la Culture et adjoint aux Ressources humaines de la ville de Saint-Étienne, ont tous deux déclaré qu'ils "ne souhaitent pas que la décision de Laurent Campellone lui permette de se soustraire à l'enquête administrative et aux mesures disciplinaires qui sont engagés".
Laurent Campellone a lui indiqué samedi soir à l'AFP que sa démission était "dictée par (son) honneur et (sa) dignité". "Je suis suspendu de mes fonctions de chef d'orchestre depuis trois semaines sans qu'on m'ait dit ce que l'on me reproche. Cette suspicion intolérable est une atteinte grave à mon image publique", a-t-il expliqué. "Le respect mutuel et la confiance réciproque nécessaires à ma fonction sont rompus. J'ai été patient, mais je ne peux plus travailler dans ces conditions", a ajouté le chef de renommée internationale.
Chef d'orchestre et directeur musical de l'Ossel, Laurent Campellone assure n'être "en rien responsable des décisions concernant les budgets ou la sécurité sur lesquelles on m'a interrogé. Ma charge, c'est de diriger des concerts, d'organiser des répétitions avec les musiciens d'être une force de proposition artistique dans la Maison". "Je n'ai pas non plus vocation à rentrer dans des querelles politiciennes. Ma vie c'est la musique, je suis là pour servir des compositeurs et cette passion", a-t-il ajouté.