Plusieurs milliers de cheminots manifestaient jeudi à Paris pour réclamer une fusion entre la SNCF et le gestionnaire du réseau RFF plus importante que celle prévue par la réforme ferroviaire. Une réforme qui coïncide avec la fameuse affaire des trains trop larges pour les quais.
"Pour une autre réforme. Pour un service public SNCF de qualité", indiquait la banderole de tête en lettres bleu et rouge sur fond blanc, alors que le cortège, qui a démarré de la place de la Bastille, se dirigeait vers Montparnasse. Deux pantins, l'un vêtu en uniforme SNCF et l'autre en tenue de travail noire, étaient pendus au camion de la CGT. Les retraités étaient nombreux et les manifestants venus de toute la France: Clermont-Ferrand, Avignon, Douai...Les trois premiers syndicats de la SNCF, CGT, Unsa et SUD-Rail, ainsi que FO, cinquième syndicat, ont appelé au rassemblement pour s'opposer au projet de réforme ferroviaire du gouvernement. Le texte, qui sera examiné les 17 et 18 juin par l'Assemblée nationale, vise à regrouper en un seul grand groupe public la SNCF et Réseau ferré de France (RFF).
"Cette réforme n'est pas du tout celle annoncée en 2012", les cheminots "ne laisseront pas faire", a assuré Gilbert Garrel, secrétaire général de la fédération CGT-cheminots, qui attendait 20.000 manifestants. Avec le projet du gouvernement, "on craint la fin d'un grand service public", a-t-il ajouté. L'affaire des trains trop larges, "voilà ce que c'est quand l'infrastructure travaille d'un coté et la SNCF de l'autre. Même à la SNCF, le travail est trop cloisonné".
Pour Marc Baucher (Unsa), la bévue des trains "malheureusement, renforce notre positionnement sur une réunification. C'est la preuve flagrante que le système ne fonctionne pas". L'Unsa réclame "une entreprise intégrée". Nathalie Bonnet (SUD), qui demande le retrait du texte, veut également "une vraie réunification de RFF et de la SNCF" et pour tout le secteur, "une convention collective alignée sur la réglementation SNCF, nivelée par le haut".