Le tribunal correctionnel de Paris a rendu son jugement dans la soirée de ce mercredi 12 novembre. Le président a essentiellement suivi les peines de prison requises par le ministère public, à l'encontre des neuf personnes jugées pour avoir notamment fomenté un attentat contre la gendarmerie de Bastia en 2020.
Après une semaine de procès et une journée de plaidoiries, le délibéré a été rendu tard ce mercredi pour les neufs membres présumés du "nouveau FLNC". Ils comparaissent depuis ce mardi 5 novembre devant le tribunal correctionnel de Paris, car ils sont soupçonnés d'avoir tiré sur la gendarmerie de Montesoro en 2020.
Selon la Justice, les prévenus seraient aussi derrière le groupuscule qui avait annoncé la reconstitution du FLNC en 2019. Le président du tribunal correctionnel de Paris a condamné les neuf hommes à de la prison ferme et du sursis.
Les réquisitions majoritairement suivies
Dans le détail, Jean-Pierre Santini, 80 ans, enseignant à la retraite, présenté comme le fondateur et le "cerveau" du groupe, absent du procès pour raison médicale, a été condamné à 5 ans de prison dont 4 ans et 10 mois avec sursis (4 ans et 8 mois de sursis avaient été requis la veille).
Pierre Baldacci, 56 ans, le chef "opérationnel" présent au procès mais également très malade, a été condamné à 4 ans de prison dont 3 ans et 8 mois avec sursis. Une peine similiaire aux requisitions.
Même peine de trois ans de prison dont deux ans avec sursis contre Thierry Difraya, 59 ans, auteur du tir sur la gendarmerie et contre Ange Testa, 77 ans, présent à la première conférence de presse. Xavier Vanderbeeken, 58 ans, décrit comme le logisticien du groupe, lui, échappe à la prison ferme. Il a été condamné à 3 ans de prison avec sursis.
Enfin, le président a suivi les réquisitions en condamnant Eric Rigaud, 60 ans et Anthony Carredu, 27 ans, à un an de prison avec sursis. Deux ans avec sursis avaient été demandés contre Federicu Pèlerin, 29 ans, et Christophe Vecchi, 51 ans, qui auraient été présents à une conférence en cagoules. Le président a également suivi ces dernières requisitions.
"Le nouveau FLNC"
Plus tôt dans la semaine, l’accusation avait proposé au tribunal de Paris des peines plutôt modérées et pas de retour en prison pour les neuf membres présumés du "nouveau FLNC".
Lors du procès, le procureur antiterroriste Edouard Le Boulanger a expliqué que si les actions du groupe s’étaient limitées à deux conférences de presse en cagoules et en armes en septembre 2019 et en juillet 2020 et à un tir sur la gendarmerie de Bastia aussi en juillet 2020, c’est que "l’entreprise a été freinée par les arrestations au moment où les prévenus, des nationalistes n’avaient pas encore les moyens d’agir" a estimé le magistrat. "Nous ne sommes pas en présence d’un dossier d’une gravité majeure (…) Mais on peut être ridicule et dangereux", a-t-il ajouté.
Ce mercredi, le procureur avait demandé au tribunal de permettre aux hommes de purger la partie ferme avec un aménagement à domicile sous bracelet électronique. Il avait aussi demandé contre tous les prévenus, l’inscription au FIJAIT, le fichier des personnes condamnées pour terrorisme.