C'est à 16h30 ce dimanche 25 mai, à Paris, que sera donné le coup d'envoi de la finale de coupe de France de handball. Face à face, deux équipes qui veulent le titre à tout prix. Chambéry veut sauver une saison calamiteuse. Quant aux Parisiens c'est leur dernière chance de décrocher un titre.
Chambéry et le PSG partagent un même objectif: soulever le trophée pour sauver une saison jusqu'ici décevante. Annoncé comme le grand mastodonte du handball hexagonal en début de saison, le Paris Saint-Germain n'a, malgré sa grosse artillerie et ses hautes ambitions, pas remporté le moindre trophée jusqu'ici.
Battu en demi-finale de la Coupe de la Ligue, éliminé en quart de la Ligue des Champions, le club de la capitale, doté du plus gros budget d'Europe, s'est même fait chiper son titre de champion de France, qu'il comptait au minimum conserver, par Dunkerque.
Malgré les renforts de stars telles que le Tricolore Daniel Narcisse ou le Croate Igor Vori, le talent du Danois Mikkel Hansen, déjà présent la saison dernière, l'équipe dirigée par Philippe Gardent n'a jamais trouvé ni le rythme de croisière ni l'osmose collective pour confirmer son statut de poids lourd. Le PSG a tout juste limité les dégâts en arrachant la deuxième place de la D1 - qui devrait lui permettre de se qualifier en C1 - au nez et à la barbe de Montpellier, battu lors de l'ultime journée, jeudi à... Chambéry!
Bienfaiteurs sur ce coup-là, les Savoyards se sont aussi mués en bourreaux des Parisiens, révélant leurs failles en mars lors d'une démonstration au Phare (31-26). Voire avant même le début du Championnat en septembre, en Tunisie où ils avaient fait trébucher les partenaires de Luc Abalo en demi-finale du Trophée des champions.
En finale, Chambéry avait enchaîné en battant Dunkerque, le futur champion de France, pour s'offrir son premier titre depuis 11 ans.
Ce dimanche, les frères Gille et leurs coéquipiers aimeraient beaucoup mettre fin à une autre malédiction, en Coupe de France, un trophée que le club n'a jamais remporté malgré quatre précédentes finales (2002, 2005, 2009, 2011).
La "Der" de Guillaume Gille
Car le club savoyard est au handball français un peu ce qu'est Raymond Poulidor au cyclisme. Toujours bien placé mais rarement titré, il a aussi terminé dix fois dauphin de la D1 entre 1998 et 2011, ne comptant qu'un seul sacre (2001), à l'époque où Philippe Gardent en était l'entraîneur. Cavalli, qui était son adjoint pendant toutes ces années avant de prendre les commandes en 2012, espère bien rompre avec étiquette d'éternel deuxième dimanche à la Halle Carpentier.Un nouveau titre permettrait aussi à Chambéry de retrouver l'Europe la saison prochaine et compenserait la huitième place obtenue en Championnat. "Cela ne correspond pas à notre niveau. On a eu beaucoup de blessés (Bertrand Gille, Cédric Paty, Edin Basic, entre autres), certes, mais cela n'explique pas tout. On a aussi manqué de réalisme et de force mentale. Sur l'ensemble de la saison, cela a dû nous coûter une douzaine de points", explique le technicien savoyard.
En cas de succès, Chambéry priverait définitivement le PSG de titre cette saison. "Cela me fera forcément quelque chose parce qu'il y a beaucoup d'estime entre Philippe (Gardent) et moi, souligne Cavalli. Mais je me dis qu'on leur a bien rendu service, déjà, en battant Montpellier en Championnat." Soulever le trophée serait aussi l'occasion pour l'aîné des frères Gille, Guillaume, 37 ans, double champion olympique, du monde et d'Europe avec les Bleus, de finir en beauté, lui qui mettra un terme à sa carrière après cette rencontre.