La cour d'appel de Lyon a renvoyé, ce jeudi 12 juin, l'examen des demandes d'extradition de la Russie et de l'Ukraine de l'oligarque et opposant kazakh Moukhtar Abliazov, écroué en France depuis l'été 2013. La cour d'appel examinera ce dossier le au 25 septembre prochain.
Dans un arrêt rendu le 3 juin, la chambre de l'instruction de cette cour avait autorisé la Russie et l'Ukraine, qui l'accusent de fraude massive, à intervenir
à l'audience.
La cour avait toutefois souligné que la Russie et l'Ukraine ne devenaient pas pour autant parties civiles à la procédure et n'auraient donc pas accès au dossier, ni le droit de déposer des pièces, leur intervention ne pouvant être qu'orale à l'audience.
Ancien dirigeant de la banque BTA au Kazakhstan, Moukhtar Abliazov avait été interpellé dans une villa de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes) le 31 juillet 2013. Il est soupçonné d'avoir commis des malversations financières à hauteur de plusieurs milliards de dollars, en 2008 et 2009, en Russie et en Ukraine, moyennant des prêts frauduleux.
Lors de l'audience le 26 mai dernier, le parquet général de Lyon avait fait valoir des engagements pris par la Russie quant à la peine qu'elle pourrait
infliger à M. Abliazov s'il était extradé dans ce pays, où l'essentiel des fraudes présumées a été commis.
"La parole de la Russie ne vaut pas grand-chose, je crois que tout le monde peut le mesurer et le constater sur la scène internationale et même à l'intérieur des frontières russes", avait estimé l'un de ses avocats, Me Bruno Rebstock, satisfait de disposer d'un délai plus important avant d'examiner les demandes d'extradition sur le fond. De nouvelles traductions de documents en langue russe sont notamment prévues.
En janvier, la cour d'appel d'Aix-en-Provence avait rendu deux avis favorables à ces demandes d'extradition. Mais la Cour de cassation les a annulés début avril, renvoyant à la cour d'appel de Lyon l'examen des requêtes ukrainienne et russe.