Le Premier président de la Cour des comptes, et ancien député PS de l'Isère, Didier Migaud a sévèrement critiqué, ce jeudi 12 juin sur les ondes de nos confrères d'Europe , la recrudescence des mouvements sociaux catégoriels qui, selon lui, "illustrent les rigidités de notre société".
Didier Migaud critique la recrudescence des mouvements sociaux catégoriels expliquant que: "La somme des intérêts catégoriels, ça ne fait pas l'intérêt général. Un certain nombre de réformes sont nécessaires dans notre pays", a-t-il déclaré.
Selon lui, les nombreux conflits sociaux actuels marqués par des grèves à la SNCF, chez les taxis ou les intermittents du spectacle "illustrent les rigidités de notre société", alors que "la concurrence fait partie de la vie".
"Il ne faut pas que la France prenne l'habitude d'un chômage structurel trop élevé, s'habitue à trop de dette, à trop de dépense publique sans s'intéresser davantage à l'efficacité de l'action publique et à l'intérêt général".
Concernant les intermittents du spectacle, M. Migaud a réaffirmé que le déficit de leur régime était d'un milliard d'euros chaque année, soit le quart du déficit
annuel de l'assurance-chômage. "Le milliard, c'est l'écart entre les cotisations perçues et ce qui est distribué, il est incontestable", a-t-il déclaré.
Le médiateur nommé par le gouvernement sur le dossier, le député PS d'Indre-et-Loire Jean-Patrick Gille, a cependant avancé un chiffre trois fois inférieur, estimant à 320 millions d'euros par an le déficit provoqué par le statut des intermittents du spectacle.
"La question qui est posée, c'est le bon niveau de solidarité interprofessionnelle", estime M. Migaud. "Ce que nous pouvons constater, c'est que le régime des intermittents du spectacle est plus favorable que le régime qui s'applique aux intermittents hors spectacle", a-t-il dit. "C'est un régime qui est très perméable aux abus, aux fraudes, donc il y a des corrections qui apparaissent nécessaires", a encore affirmé l'ancien député Isèrois.