Alors que de nouveaux vestiges sont quotidiennement découverts, la ville d'Aurillac cherche des contributeurs pour financer la poursuite des fouilles du site initialement destiné à la construction d'un espace de logements et de commerces.
En octobre dernier, alors que des fouilles préventives étaient organisées à Aurillac dans le but de construire un en espace de commerces et de logements, ce sont les vestiges d'une abbaye qu'ont trouvés les archéologues. Interrompues pendant l'hiver en raison des intempéries, les recherches ont repris de plus belle. Une dizaine d'archéologues des entreprises "Mosaïque Archéologie" et "Acter" est à l'oeuvre sur l'emplacement de ce qui aurait dû être le parking de la résidence, mais s'ils sont constamment impressionnés par la diversité de leurs découvertes et la qualité de leur conservation, ils sont aujourd'hui pressés par le temps, et par le manque de financements.
La première phase des fouilles avait coûté 400 000 euros et son financement avait été accompagné à hauteur de 160 000 euros par l'organisme HLM Logisens, promoteur du projet de construction, le montant de la seconde phase s'élève à 500 000 euros, qui restent pour l'instant à la charge des pouvoirs publics, et notamment de la commune.
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Pas question pour autant d'abandonner les recherches : pour les archéologues, le monument qui sort actuellement de terre pourrait dater d'avant le 12ème siècle, et représente une trouvaille encore plus impressionnante que l'Abbaye de Cluny. La renommée de cette abbaye aurillacoise n'est plus à faire, puisqu'elle a vu se succéder, il y a des siècles, des personnalités comme Gerbert d'Aurillac (945-1003), qui deviendra le pape de l'an Mille Sylvestre II, et le pape Urbain II (1042-1099).
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Reste désormais à savoir ce qu'il adviendra de ces vestiges. S'il est clair que la mairie d'Aurillac a déjà suggéré à la Direction régionale des affaires culturelles de les inscrire aux monuments historiques, et alors que les aurillacois, l'association "Mise en valeur de l'abbaye Saint-Géraud" en tête, souhaitent que ce patrimoine soit exhibé, rien n'oblige la municipalité à les mettre en valeur.
Là encore, c'est l'obtention de fonds suffisants qui décidera de l'avenir, touristique ou non, de ce site.