Le Premier Ministre, Manuel Valls et le secrétaire d’État chargé des Anciens Combattants et de la Mémoire, Kader Arif sont lundi à Vassieu en Vercors pour commémorer le 70ème anniversaire des combats du maquis.
Commentaire : Sylvie Cozzolino, France 3 Rhône-Alpes
En juillet 1944, les maquisards du plateau du Vercors avaient construit une piste d'atterrissage près du village de Vassieux, dans l'espoir de voir atterrir les premiers avions alliés. Pour empêcher une possible arrivée de troupes par les airs, les allemands décident de s'emparer du village et de détruire la piste le 21 juillet.
Vers 7 h 30, vingt deux planeurs décollent de Bron et vont se poser très près du village, certains pratiquement à côté des maisons. L'arrivée de ces soldats est une surprise totale pour les résistants mais ils se ressaisissent rapidement et mettent en place des mitrailleuses.
Des combats qui font rage dans le village
Plusieurs planeurs sont détruits durant l'atterrissage et certains équipages sont tués. Les Allemands se réfugient dans le village où ils résistent pendant toute la journée ainsi que le lendemain, les maquisards ayant monté une contre-attaque et les conditions météo ne permettant pas à l'occupant d'envoyer du renfort.Le 23 juillet, le beau temps étant revenu, vingt-et-un planeurs décollent de l'aérodrome de Chabeuil avec deux cents hommes et du matériel. Si trois planeurs n'atteignent pas le plateau lors de ce vol, ce renfort va permettre de briser la résistance des maquisards, d’autant que les troupes terrestres commencent elles aussi à déboucher sur le plateau ce même jour. Le 15 août les Allemands auront évacué totalement le plateau. (suite après la Vidéo INA)
Des exactions qui font soupçonner la présence de Waffen SS
Pendant leur présence à Vassieux, les troupes allemandes se sont livrées à de très nombreuses exactions sur les habitants du village et des hameaux environnants, n’hésitant pas à mutiler et à torturer. L’équipe de la Croix-Rouge, montée par le Col de Rousset, qui arrive à Vassieux le 9 août, découvre 73 habitants, sur une population de 430 habitants, et 91 résistants massacrés, les maisons détruites.
Les assaillants ayant fait preuve d'une barbarie inhabituelle jusqu’alors, on a pensé et écrit, que les assaillants étaient des Waffens SS. On sait aujourd’hui qu’il n’y pas eu de Waffen SS à Vassieux, ni ailleurs dans le Vercors. Les assaillants étaient en fait des parachutistes de la Luftwaffe et des Osttruppen3 composées de légionnaires des pays de l’est (Russes, Ukrainiens, Caucasiens).
«l'Amicale des Pionniers du Vercors»
Le 28 novembre 1944, à la préfecture de l’Isère, Eugène Chavant, ancien chef civil du Vercors, déclarait la création d’une association de type loi du 1er juillet 1901, portant appellation d’ « Amicale des Pionniers du Vercors », au siège fixé à Pont-en-Royans. Un groupe composé, essentiellement de ceux qui se considéraient comme des « pionniers », à savoir les participants aux activités résistances dans le massif avant le 1er mai 1944, réunis le 4 novembre 1944 à Pont-en-Royans, prit la décision de créer cette association.A l’origine les statuts n’intégraient pas à l’Amicale ceux qui avaient rejoint le Vercors après le débarquement du 6 juin 1944. Cette distinction constituait dans un certain sens une injustice, nombre demaquisards, particulièrement les anciens de la compagnie civile, ayant attendu impatiemment l’ordre de monter au Vercors soit le 9 juin 1944. L’Amicale changea donc son nom en celui d’Association Nationale des Pionniers et Combattants Volontaires du Vercors (ANPCVV).