Aujourd'hui, c'est le grand jour. Les milliers de participants au défilé de la biennale présenteront cet après-midi leur travail au public après des mois de répétitions. De l'appel à projets au résultat final, Aurélie Boutenègre, coordinatrice à Vaulx-en-Velin, revient sur la genèse de FreeDoun.
Quiconque a assisté à l'un des 9 précédents défilés de la biennale de la danse se doute bien qu'on ne s'improvise pas danseur ou musicien du jour au lendemain. Pour tous les participants, s'engager sur le projet représente plusieurs mois de répétitions: au moins une fois par semaine depuis début mars pour le groupe de Vaulx-en-Velin, Sainte-Foy-lès-Lyon, Villefranche-sur-Saône et Vienne, et la présence à au moins un des quatre pré-défilés (un dans chaque ville). L'ultime répétition a eu lieu ce samedi toute la journée à Vaulx-en-Velin.
Cet après-midi, avec "FreeDoun" (le doun est une percussion africaine), ils célébreront la "Nation de la danse", l'Afrique, le jazz et le hip hop (ci-dessous les percussionnistes lors de la répétition générale).
Avant d'en arriver là, il y déjà eu en amont un vaste chantier pour les équipes / municipalités qui souhaitaient s'investir dans ce qui est devenu au fil des années l'une des plus grandes parades urbaines.
Tout commence lors de l'appel à projets, un an et demi avant la biennale. Chaque ville réfléchit d'abord au choix d'un ou une chorégraphe. Cette année, Vaulx-en-Velin et Sainte-Foy-lès-Lyon, partenaires dans le défilé depuis 2004, ont retenu une nouvelle fois Winship Boyd, chorégraphe américaine en résidence au Centre culturel Charlie Chaplin de Vaulx entre 2005 et 2010 et qui a déjà plusieurs défilés à son actif.
Une fois la chorégraphe choisie, l'équipe (à Vaulx elle est composée de l'élu à la vie sociale et familiale, du directeur des affaires culturelles et de l'opérateur Médiactif) a eu deux mois pour rendre son projet aux organisateurs de la biennale.
Un cahier des charges précis
Le cahier des charges est très précis, avec un volet artistique bien sûr (il fallait pour cette édition concocter quelque chose de festif, dans l'idée du carnaval, autour du thème "happy birthday" pour célébrer le 10e anniversaire du défilé), mais aussi un aspect "territoire, politique de la ville" important.
Il faut donc préciser quels quartiers seront concernés et comment, s'il y a un volet insertion... Si le projet présenté est retenu (13 l'ont été pour cette édition), il faut alors constituer l'équipe artistique, développer les partenariats etc.
(Médiactif, qui accompagne les collectivités via des missions de gestion et d'animation de la vie sociale, gère plusieurs équipements vaudais comme l'espace Frachon et l'espace Carco où travaille Aurélie Boutenègre).
Une dynamique associative
Cette année, 17 structures vaudaises (centres sociaux, MJC, ateliers de danse Gagarine, services jeunesse, Mission locale, espaces associatifs, bibliothèque, etc) sont partie prenante du défilé. "La dynamique associative est très importante à Vaulx explique Aurélie Boutenègre.
Le projet de la biennale est fort et permet aussi bien de monter un groupe qui va danser que de mettre à contribution des ateliers qui fabriquent les fanions, comme Les Petits Frères des Pauvres, ou de travailler avec des enfants qui ne participeront pas au défilé.
Il y a également un volet insertion avec les éducateurs en prévention spécialisée qui a permis d'orienter certains jeunes dans des chantiers éducatifs. Nous souhaitons développer avant tout des partenariats qui ont du sens."
Une collaboration inter-villes
Une idée qui s'est exportée dans la collaboration inter-villes. Depuis 10 ans donc, Sainte-Foy-lès-Lyon s'est associée à Vaulx-en-Velin.
"C'était emblématique car ces deux villes ne sont pas proches géographiquement, l'une est à l'Est, l'autre à l'Ouest. Cela permettait de fédérer des publics très différents. Ca a bien marché et il y a donc eu la volonté de poursuivre."
Cette année Vienne et Villefranche-sur-Saône se sont également greffées autour du projet artistique.
Rendez-vous à partir de 14h30, place des Terreaux, pour découvrir le fruit de ce travail qui a mobilisé près de 750 personnes au total, dont 500 pour le défilé.