Deux recours étaient examinés ce mardi par le tribunal administratif de Lyon, à l'encontre de deux candidats identitaires élus en mars dernier conseillers municipaux à Vénissieux. Le rapporteur public a estimé qu'une invalidation du scrutin était justifiée, le jugement a été mis en délibéré.
Le recours déposée par le Préfet du Rhône réclamait l'annulation de l'élection d'Yvan Benedetti et d'Estelle Gagon, les deux conseillers d'extrême droite de la liste "Vénissieux fait front". Le motif : cette liste, qui avait obtenu 10,27% des voix au second tour, a été reconnue comme irrégulière car 19 personnes sur 49 ignoraient qu'elles y figureraient.
Le recours de Christophe Girard, le candidat UMP arrivé en deuxième position lors de l'élection, demandait quant à lui l'annulation pure et simple des deux tours du scrutin. Une option envisageable selon le rapporteur public car, au second tour, l'écart de voix entre les listes arrivées première (liste menée par la communiste Michèle Picard, élue maire) et deuxième n'était que de 7 %. Les 10% de suffrages obtenus par "Vénissieux fait front" suffirait donc à changer l'issue de l'élection.
Yvan Benedetti conteste toute manoeuvre frauduleuse dans l'établissement de sa liste et crie à l'acharnement : il rappelle que son mouvement "l'Oeuvre française" a été interdit et qu'il a déposé une plainte contre le Préfet du Rhône pour injure. Pour lui, ses co-listiers, authentiques, se sont retirés suite à des intimidations.
Pour rappel, Yvan Benedetti avait été élu en 2008 à Vénissieux sous l'étiquette du FN, dont il avait été exclu en 2011 - pour s'être qualifié lui-même sur internet d'antisioniste, antisémite et antijuif - avant de prendre la tête de l'Oeuvre Française, ouvertement pétainiste.
Le reportage d'Emilie Rosso et Laure Crozat :