En Auvergne, les transactions immobilières, dans le neuf comme l'ancien, n'échappent pas à la crise. Et les taux d'intérêts, très attractifs, ne suffisent pas à redynamiser les ventes.
Construire 500.000 logements neufs par an, c'était l'une des promesses de campagne de François Hollande. Mais deux ans et demi plus tard, le compte n'y est pas. Alors que le gouvernement a annoncé de nouvelles mesures pour relancer la construction fin août, le marché du neuf est en crise, conséquence du manque de construction. En Auvergne, sur 12 mois glissants, les mises en chantier de logements ont globalement reculé de 21 %, soit deux fois plus qu'au niveau national.
Bien sûr, quelques chantiers d'envergure sont en cours. A Clermont-Ferrand par exemple, 240 appartements vont voir le jour en lieu et place de l'ancienne clinique des Cézeaux. Une partie des anciens bâtiments sera transformée en résidence étudiante. L'autre, qui s'apprête à sortir de terre, sera proposée en accession à la propriété. Mais globalement, le marché des transactions est en berne, avec notamment des réservations en baisse et une durée de commercialisation qui s'allonge, selon la fédération des promoteurs immobiliers en Auvergne.
L'offre existe, mais les acheteurs se font plus rares
C'est un paradoxe : les acheteurs sont attentistes alors que les taux d'intérêts sont historiquement bas (2,7 % en moyenne en août 2014). Les prix ont donc tendance à baisser ! Sur les côteaux de Cournon-d'Auvergne, une trentaine de maisons en construction ont toutes trouvé preneur. Leur prix de vente : entre 230 et 270.000 euros.Dans ce lotissement, les propriétaires disposeront d'environ 90 mètres carrés avec trois chambres, d'une chaudière à condensation, mais aussi d'un ballon d'eau chaude thermodynamique. Le surcoût engendré par la réglementation énergétique est de l'ordre de 10 %. Le promoteur doit aussi respecter les conditions d'accessibilité pour les personnes handicapées. Pour certains professionnels, la multiplication des normes et la raréfaction des terrains disponibles à la construction génère une offre en décalage avec la capacité d'achat des ménages.
Les professionnels de l'immobilier en appellent au gouvernement
Les budgets serrés des acheteurs déplacent une partie de la demande sur l'ancien, selon la FNAIM. Entre juin 2013 et juin 2014, les prix de vente en Auvergne ont légèrement baissé, avec des disparités selon les biens et les secteurs géographiques. Globalement, le marché résiste... mais les grandes surfaces sont plus difficiles à vendre (surtout lorsque leur prix dépasse 300.000 euros, confient certains agents immobiliers).En Auvergne, fin juin 2014, les transactions immobilières avaient baissé de 4,1 % sur un an, selon le comité des banques d'Auvergne, qui évoque une insuffisance de la demande de prêt, plutôt qu'une limitation de l'offre. Les encours sont même en légère progression. Dernièrement, le gouvernement a présenté une série de mesures afin de relancer le logement, comme l'aménagement du dispositif Duflot ou un coup de pouce au prêt à taux zéro. Des annonces qui vont dans le bon sens, selon les professionnels, qui réclament pour certains, plus de pragmatisme face aux difficultés du secteur.