Alors que le secteur du bâtiment souffre d'une baisse importante de la commande publique, le marché de la rénovation énergétique pourrait tirer son épingle du jeu. En 2014, ce marché a généré un chiffre d'affaires de 340 millions d'euros en Auvergne, dont 170 millions dans le Puy-de-Dôme.
Dans le Puy-de-Dôme, 500 entreprises du BTP (sur les 3500 que compte le département) sont qualifiées "RGE". Le certificat "Reconnu Garant de l'Environnement" permet à leurs clients particuliers de bénéficier notamment d'un crédit d'impôt de 30%. Pour obtenir ce label, il suffit de suivre une petite formation d'une semaine en moyenne. "L'ensemble des employés de l'entreprise avait été formés à cette certification RGE. Donc nous, nous étions prêts dès septembre 2014 à recevoir ces devis à y répondre", explique Grégory Savinel, directeur de l'entreprise Constant Perret. Ainsi son carnet de commandes n'a cessé de se remplir depuis le début de l'année 2015, assurant le travail de ses 9 salariés jusqu'à la fin du troisième trimestre, au moins.
Cette tendance, la fédération du Bâtiment-Travaux publics du Puy-de-Dôme voudrait bien la voir s'amplifier... elle qui estime que le marché de l'éco-rénovation représente un marché de 170 millions d'euros annuels dans le département (et de 340 millions d'euros en Auvergne). Mais pour que ce secteur décolle, il faudrait lever certains blocages, comme le manque d'information des particuliers. Beaucoup ignorent par exemple que réaliser des travaux d'amélioration énergétique ouvre droit, en plus du crédit d'impôt, à une TVA à 5,5 % et à un prêt à taux zéro.
"Il y a énormément de dispositifs incitatifs et quand on les cumule, ils peuvent permettre de faire énormément de travaux... mais il y en a tellement que c'est un peut complexe pour le commun des investisseurs" reconnaît Georges Faure, président Fédération BTP 63. Mais il regrette par ailleurs que "l'absence de confiance dans le lendemain fait que les gens ne passent pas à l'acte".
Un marché en développement
La rénovation et l'isolation thermique des bâtiments par l'extérieur est un marché sur lequel l'entreprise Mazet compte se développer. "C'est plus simple pour les vieux bâtiments, ça ne réduit pas les surfaces habitables, ça évite de déménager les meubles, donc ça nous permet de traiter tous les points singuliers... on ne pourrait pas forcément le faire en isolation par l'intérieur" fait remarquer Didier Pialoux, conducteur de travaux.Pour cette société, qui compte 270 salariés, ce type de rénovation représente environ 7% de son chiffres d'affaires annuel, soit 1,5 million d'euros. Et cette part devrait encore grossir dans les mois qui viennent. "Ce sont des marchés sur lesquels il faut se placer, puisqu'il y a une recrudescence de ce type de chantiers", note Vincent Piotte, chargé d'études de l'entreprise.
Aujourd'hui, le marché de la rénovation pèse plus de la moitié de l'activité des entreprises du BTP. Son développement pourrait compenser la baisse de la commande publique et redonner un peu de vigueur à un secteur mal en point.