Avec la Grande Guerre, médecine et psychiatrie ont fait de prodigieux bonds en avant. Rhône-Alpes a été une terre d'accueil pour ces soldats traumatisés par les combats, mutilés, pour ces "gueules cassées". Lyon a d'ailleurs une tradition en matière de chirurgie réparatrice maxillo-faciale.
Les blessures pouvaient être causées par un projectile unique mais surtout par des éclats d'obus. Ce qui entraînait dans ce cas des fractures et des pertes de tissus (muscles, peau, muqueuse, os...). Les chirurgiens étaient alors démunis face à ce type de plaies particulièrement complexes.
Face au nombre important de grands blessés de la face (de 10 000 à 15 000 hommes en France), les médecins n'ont alors cessé d'innover et de mettre au point de nouvelles techniques de réparation. Il s'agissait de remplacer les os et les tissus mous. Ces blessés de la Grande Guerre ont fait progresser de manière fulgurante la chirurgie réparatrice. Ces poilus défigurés devenant alors des sujets de réflexion et d'expérimentation pour différentes disciplines médicales (spécialistes en stomatologie, ophtalmologie, ORL ou encore prothésistes).
Aujourd'hui, le Professeur Arnaud Gleizal, chef de service de chirurgie maxillo-faciale à l'hôpital de la Croix-Rousse, est l'un des héritiers du Professeur Albéric Pont. Ce dernier avait créé à Lyon en 1915 le premier service pour les gueules cassées. Son service va traiter près de 7000 hommes, défigurés lors des combats. De cette période date la spécialité lyonnaise ...
Ci-dessous le dossier de S.Cozzolino et P.Lachaux ( Documents : archives municipales de Lyon)
Les "Gueules Cassées" existent toujours ...
L'Union des Blessés de la Face et de la Tête (UBFT) " Les Gueules Cassées " est une association créée en 1921 par des grands blessés de la face pour venir en aide à leurs camarades blessés au visage, défigurés, abandonnés de tous et sans ressources. A cette époque la blessure au visage n'est pas considérée comme une infirmité. Les blessés de la face n'ont donc aucun droit à aucune pension d'invalidité. Ces mutilés prennent alors pour devise "sourire quand même". Dès 1927, l'Union était reconnue d'Utilité Publique. L’association n'a pas disparu avec les derniers poilus.>> www.gueules-cassees.asso.fr