Le Palais du Commerce de Lyon abrite tout ce week-end la 10è édition du Marché des soies où sont présentes toutes les grandes maisons de soieries, mais aussi des jeunes créateurs qui témoignent du dynamisme de ce secteur. Même le métier de canut se donne un avenir.
A Lyon, il reste cinq canuts qui perpétuent ce savoir-faire ancestral du tissage manuel de la soie pour une clientèle prestigieuse, avide de luxe français. Ce métier d'art aurait pu disparaître, mais une formation va voir le jour en 2015. En effet, les machines les plus modernes au monde sont incapables de fabriquer ces tissus car elles sont limitées à 16 couleurs et il en faut parfois 27", explique Bertrand Demailly, directeur industriel de la société Tassinari et président du Marché des Soies.
L'idée de la profession est de mettre en place une "formation structurée au métier de canut pour éviter que cette technique ne meure". "On a décidé de former les candidats sur l'ensemble du spectre, depuis la mécanique jusqu'à la maintenance de l'outil", indique celui qui sera l'un des quatre formateurs. Il note toutefois que cette spécialité ne peut faire vivre une entreprise, car "elle ne rapporte selon les années que 3 à 7% du chiffre d'affaires" (4 millions d'euros en 2013 pour 33 salariés chez Tassinari).
Le cursus, qui s'étendra entre trois et cinq ans, devrait débuter en septembre 2015. "J'ai déjà des candidatures de partout, du Canada, du Japon", assure M. Demailly. Des diplômés de 25 à 30 ans, "ayant déjà l'amour de l'art". Mais outre "l'aptitude physique", car le métier est "très fatigant", il leur faudra "beaucoup de patience et l'amour du travail bien fait", souligne-t-il. Et également "pouvoir rentrer chez soi le soir en étant fier d'avoir tissé trois centimètres de tissu!".
Au Marché des soies, le secteur fait la démonstration de sa vitalité : cette année, 14000 visiteurs ont pu aller à la rencontre de 36 exposants.
Le reportage de Claire Cherry-Pelat et Pierre Lachaux :
En savoir plus : http://www.intersoie.org/