Emmanuelle Devos interprète ce soir le rôle de Simone Veil dans le téléfilm "La loi" (20h50) sur France 2. Elle a expliqué jeudi midi sur France 3 Rhône -Alpes l'importance qu'avait eu cette loi légalisant l'avortement sur la vie des femmes.
Emmanuelle Devos était jeudi midi l'invité de Julien Sauvadon dans l'édition de la mi-journée de France 3 Rhône -Alpes. Invitée à deux titres puisqu'elle est ce soir à Lyon pour interprêter une pièce de Tchekhov sur la scène des Célestins et en même temps l'héroïne d'un téléfilm sur France 2 où elle incarne Simone Veil : "La loi". Un téléfilm qui retrace le combat d'une femme seule contre tous pour obtenir la légalisation de l'avortement, il y a quarante ans.
Emmanuelle Devos explique qu'elle n'a pas pu rencontrer personnellement Simone Veil avant le tournage mais qu'elle s'est beaucoup imprégnée du personnage en visionnant les archives de l'INA et en lisant des ouvrages sur sa vie :
"Tout le monde a Simone Veil en tête, elle est très connue. On se sent un peu minuscule"
Il lui a donc fallu se documenter et se montrer elle-même très exigeante pour restituer sa personnalité au plus près. "Ça demande une certaine dose d'inconscience" remarque-t-elle, avec son large sourire. Sur la loi proprement dite, elle explique aussi combien cette légalisation de l'avortement a eu un impact sur la vie des femmes : "Les femmes de ma génération ne se rendent pas compte de ce que c'était avant une tragédie" .
La comédienne réside à Lyon actuellement. Elle interprète "Platonov", une pièce de Tchekhov, sur la scène des Célestins jusqu' au 5 décembre. Une pièce de 5 heures sur laquelle il a fallu opérer des coupes pour la ramener à 3h00 et la rendre plus digeste. Mais le sujet est toujours d'actualité avec des personnages masculins habités par le complexe de Peter Pan, qui ne savent pas se fixer et sont dans la séduction permanente. Emmanuelle Devos y joue avec bonheur le personnage d'Anna Petrovna, une jeune veuve entourée de toute une cour. La comédienne croit en la longévité dans le théâtre : "C'est un métier, dit-elle, où l'on travaille jusqu'à la mort".