Voilà deux semaines que le personnel de cardiologie de Gabriel Montpied est en grève. Au coeur de ses préoccupations : la réduction du nombre de lits dans ce service et une baisse de l'effectif, imposées par le CHU de Clermont-Ferrand.
Dans moins d'un mois, le service de cardiologie de l'hôpital Gabriel Montpied va passer de 20 à 18 lits. Un poste d'infirmier et l'équivalent d'un poste à temps partiel d'agent hospitalier vont être supprimés. "Techniquement, on ne peut pas assurer la sécurité des gens avec une infirmière en moins et 30% d'ASH en mois, tout en conservant la charge de travail voire en augmentant la charge en ambulatoire", déplore Marylène Chito. Cette infirmière en grève assure se battre "pour la sécurité des patients".
Conscient que la charge de travail restera identique, le personnel soignant a alerté vendredi l'Agence régionale de santé (ARS). "Supprimer des postes, avec une charge de travail qui augmente, et fermer des lits, ça peut aussi avoir une incidence sur l'offre de soins au niveau de la population", prévient Rosa Chalier, déléguée Force Ouvrière. La syndicaliste craint que les patients ne se tournent alors vers les urgences, qui deviendraient "bondées".
L'ARS et la direction du CHU de Clermont-Ferrand (dont dépend Gabriel Montpied) n'ont pas souhaité s'exprimer sur ce mouvement de personnel. Mais il fallait s'attendre à ce que l'application du "contrat de retour aux équilibres financiers", imposé l'an dernier par le ministère de la Santé au groupement hospitalier auvergnat, se fasse dans la douleur. Au moins 124 emplois sont menacés et plusieurs dizaines de fermetures de lits sont programmées, à Montpied et Estaing.
En attendant, la situation semble se dégrader au sein du service de cardiologie dit "de semaine", où les représentants du personnel constatent que plusieurs agents sont "en souffrance physique et psychologiquement très affectés".