Depuis mercredi, les hommages à Michel Renaud se multiplient sur les réseaux sociaux et ailleurs. Fondateur de la Biennale du Carnet de voyage, le Clermontois rendait visite à Cabu dans les locaux de Charlie Hebdo. Il n'en est pas ressorti. Ses amis du Carnet lui ont rendu hommage sur notre antenne.
Michel Renaud est décédé dans l'attentat de Charlie Hebdo mercredi. Il avait été invité au siège de l'hebdomadaire parisien par Cabu qui avait proposé son aide pour la promotion du Rendez-vous du Carnet de voyage. A ses côtés, se trouvait Gérard Gaillard, un autre Clermontois, secrétaire général de l'association. Il est sorti indemne de la fusillade.
Jean-Pierre Frachon, président de la Biennale du Carnet de voyage de Clermont-Ferrand, est allé le chercher à Paris. Il est rentré avec lui à Clermont-Ferrand jeudi. Jean-Pierre Frachon était l'invité de notre journal jeudi soir. Il a donné des nouvelles de Gérard Gaillard : "Gérard est miraculeusement indemne, il est très choqué mais il va bien, il va bien, il revient de très très loin."
Certaines sources disent que les tueurs demandaient leur identité aux personnes avant de tirer, c'est ce qui a pu sauver, d'une certaine façon, Gérard Gaillard ?
"Probablement, probablement...Gérard ne communique pas beaucoup, compte tenu de l'état de choc dans lequel il est encore. Il est d'ailleurs très fatigué et puis il est suivi par une cellule psychologique"..."Il a tout vécu de très près, il en a pour un moment pour s'en remettre..."
Eric Gauthey, dans le "trio" à l'origine de la création de la Biennale du carnet de voyage, mais aussi et surtout un ami de près de 20 ans de Michel Renaud, lui a également rendu hommage dans notre journal jeudi soir.
"La conviction profonde qui animait Michel et qui nous animait ensemble lorsqu'on a imaginé la création de l'association, puis monté ce festival, c'était la conviction que le voyage c'était laisser de côté ses propres opinions pour aller écouter celle des autres et revenir ensuite chargé de cela pour ajuster et moduler nos opinions et essayer d'avoir une vision juste et belle du monde qui nous entoure. C'est ce qui nous a véritablement rassemblé. Est-ce que ce type de mécanisme qui est porté par d'autres mécanismes, par d'autres techniques comme le dessin de presse, comme évidemment le journalisme, la littérature est aujourd'hui assassiné? Je réponds juste en mon nom personnel là-dessus. Je ne pense pas qu'il soit assassiné, je pense que cet exercice là qui est utile et nécessaire doit et peut être continué, quelque soit les barbares qui courent nos rues."
Concernant le festival, est-ce que vous allez imaginer une formule pour continuer à vous battre, continuer à exprimer les idées que Michel et vous portez ?
Jean-Pierre Frachon : "Il est clair que nous allons tirer les conséquences de ce qu'il s'est passé. Mais, en tous cas, pour le moment donc, on est choqué, on est abattu...nous sommes orphelins. Michel avait une place très importante dans l'association, c'était lui un peu le responsable éditorial de la manifestation et je dois vous dire qu'en tant que président je n'ose pas, pour le moment, regarder l'avenir, mais en tous cas une chose est certaine : c'est qu'on va continuer, on va se battre, on va prolonger les idées qui nous animent et, bien sûr, perpétuer la mémoire de Michel".