Le groupe des députés de la Gauche démocrate et républicaine (GDR), dont dix des quinze membres sont au Front de gauche, a été condamné aux prud'hommes pour le licenciement "sans cause réelle et sérieuse" d'une collaboratrice, ce qu'il conteste. Le groupe entend faire appel.
Maryse Lelarge, attachée de presse depuis 2008 du groupe de la Gauche Démocrate et Républicaine, avait été licenciée en février 2013. Le député communiste André Chassaigne, qui préside ce groupe depuis juillet 2012, lui reprochait de dénigrer le groupe, de retenir l'information, de favoriser certains députés aux dépens d'autres, ce que le groupe résume par une "incompatibilité d'humeur" et ce que récuse Mme Lelarge.
Devant le Conseil des Prud'hommes de Paris, l'ancien président du groupe GDR, Roland Muzeau (battu aux élections législatives de 2012) et la députée et ancienne ministre communiste Marie-George Buffet ont témoigné par écrit en faveur de Maryse Lelarge, ainsi que plusieurs journalistes parlementaires. A l'inverse, la plupart des autres députés Front de gauche et plusieurs collaborateurs du groupe ont appuyé André Chassaigne et les griefs qu'il formulait.
Le Conseil des Prud'hommes a jugé ce licenciement "dépourvu de cause réelle et sérieuse", et a condamné le groupe GDR à verser à Maryse Lelarge 35.000 euros de dommages et intérêts.
Le tribunal a estimé que les dirigeants du groupe n'avaient apporté "aucun fait précis et daté, venant étayer sérieusement" les reproches faits à leur ex-salariée. Il a en outre condamné le groupe, qui avait payé deux mois de préavis à Maryse Lelarge, à lui accorder un mois supplémentaire de préavis, soit 4467 euros, en raison de son statut de cadre qu'il lui contestait. Le groupe parlementaire entend faire appel.