Dans une lettre ouverte adressée à Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’Europe écologie-Les Verts, le président de Lyon Turin Ferroviaire conteste l'analyse et les chiffres avancés par les militants du parti.
Le 19 janvier, divers élus et responsables du parti Europe écologie-Les Verts exprimaient leur opposition à la réalisation de la nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin, en particulier sur la section transfrontalière dont la société Lyon-Turin-Ferroviaire est le maître d'ouvrage.
Ce jeudi, le président de LTF a répliqué dans une lettre ouverte à Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale du parti EELV. Il entend mettre la lumière sur les confusions autour du projet et de son coût de réalisation.
Un coût estimé à 8,5 milliards d'euros au lieu de 12
"Vous avez évoqué le 'coût démesuré' du futur tunnel frontalier, en reprenant un article de presse affirmant que le président de LTF aurait actualisé le coût à 12 milliards d’euros. Je regrette que cette information n’ait pas été vérifiée car elle est inexacte" écrit Hubert Du Mesnil."En fait, le coût de notre projet, très proche des autres tunnels alpins en cours de construction, n’a guère varié depuis quelques années. Il est de 8,5 milliards d’euros en euros constants 2010. Le chiffre de 12 milliards correspond à la même estimation, mais en euros courants avec une hypothèse d’inflation annuelle de 3,5%, ce qui n’est évidemment plus d’actualité." précise-t-il.
Le projet global, quant à lui, est estimé à 24 milliards d'euros.
La ligne historique serait incompatible avec le report modal
Cette proposition de report modal sur la ligne historique, proposée par les Verts, est balayée d'office par Hubert du Mesnil.On appelle "report modal" ou "transfert modal" le résultat du changement d’un mode de déplacement vers un autre. Dans le cas du projet de ligne nouvelle Lyon-Turin, il s'agit du transport ferroviaire de voyageurs ou de marchandises que l’on cherche à faire préférer au transport routier ou aérien.
"Cette ligne, qui est sous-utilisée, ne peut recevoir des trains longs et lourds pour les containers et l’autoroute ferroviaire qui sont les secteurs qu’il faut prioritairement développer".
En cause, le président invoque "ses caractéristiques de pente, d’altitude, sa sinuosité, les contraintes de sécurité des tunnels qui obligent à limiter la longueur, la charge et la vitesse des trains". Autant de problèmes qui sont "incompatibles avec un développement ambitieux de ce mode.
Le patron du LTF a conclu sa lettre avec politesse, par un appel au débat d'idée et au travail collectif.
2015: de nombreuses étapes à venir
Cette année sera notamment marquée par le lancement des travaux de la galerie de reconnaissance à Saint-Martin-la-Porte (Savoie), par la constitution du nouveau promoteur et par la réponse à l’appel à projets de l’UE.Il y a deux ans, les parlementaires avaient apporté leur soutien au projet, suivi du secrétaire national aux Transports et de Manuel Valls.