Capitaine de touche du XV de France, Damien Chouly s'attend à un gros combat samedi en Irlande dans ce secteur où il aime jouer au "jeu du chat et de la Chouly", a-t-il dit jeudi avant de se reprendre: "euh, souris !"
Avec Clermont, en décembre, en Coupe d'Europe, vous avez créé l'exploit de l'emporter au Munster. Pouvez-vous en tirer des enseignements ?On ne peut pas vraiment comparer. Les équipes ne sont pas les mêmes. On peut surtout tirer des enseignements sur les joueurs, puisque pas mal (d'Irlandais) sont issus du Munster, notamment devant. C'est là-dessus que je me suis basé, pour avoir des repères, notamment en touche.
Justement, lors de la victoire au Munster, vous prenez une touche décisive sur lancer irlandais dans vos cinq mètres à la dernière minute devant Paul O'Connell. Un excellent souvenir ?
Oui, forcément. Après, encore une fois ce ne sera pas le même contexte. Déjà au match retour cela avait été effacé. Ce n'est pas quelque chose sur quoi je vais me baser.
Inversement, les Irlandais vous cibleront-ils en touche ?
Non, c'est pareil. Mais je sais comment ils fonctionnent et eux savent comment je fonctionne. Cela va être le jeu du chat et la Chouly... euh souris! Cela vous fera un titre (rires)! C'est à celui qui sera le plus réactif.
Pour un sauteur, affronter les Irlandais représente-t-il un défi particulier ?
C'est toujours un challenge, notamment quand on annonce les touches. Il faut s'organiser comme il faut pour avoir le maximum de ballons sur nos lancers, et les exploiter au mieux sur des ballons portés ou pour donner des ballons propres aux trois-quarts. Mais aujourd'hui, toutes les équipes sont vraiment performantes en touche, donc cela reste le même boulot et la même concentration.
Avez-vous le sentiment d'être vraiment devenu le capitaine de touche des Bleus ?
Oui... C'est assez satisfaisant, car (la touche) est un domaine que j'affectionne, en club ou ici. C'est naturel chez moi. On m'a confié ce rôle et cela s'est bien passé au fil du temps. Cela continue aujourd'hui. Je suis en confiance car c'est un rôle que j'assume aussi en club et que j'aime. Je prends du plaisir à le faire.
Qu'est-ce qui vous plaît ?
Déjà, l'analyse de l'adversaire. Et trouver ses failles, organiser, annoncer (les combinaisons). Comme je l'ai dit, c'est le jeu du chat et de la souris, et c'est quelque chose que je trouve intéressant.
Préparez-vous spécifiquement chaque match, avec des vidéos sur tous les sauteurs adverses ?
Oui. Il y a forcément un travail de vidéo. On a des clips montés sur les ordinateurs, avec les lancers adverses et leur défense. On regarde, on analyse, en général ici (à Marcoussis) par petits groupes. Ensuite on met tout ça en commun et on décide (de la stratégie) à adopter.
Par exemple, volez-vous la dernière touche au Munster spécifiquement grâce à ce travail d'analyse ?
Non. Car il y a toujours une part de feeling sur le terrain, au fil du match. Pour le coup, j'avais vu que (le lanceur du Munster) avait annoncé sur (O'Connell) les deux dernières touches, dans les moments chauds. C'était un pari.
Avez-vous toujours été bon sauteur et attiré par la touche? Cela vient-il de qualités héritées de la pratique d'un autre sport ?
Non, je n'ai toujours fait que du rugby. Mais c'est vrai que depuis que j'ai commencé à jouer, que ce soit chez les jeunes ou lors de mes débuts en pros, j'ai toujours été habitué à sauter en touche.