Le demi de mêlée Morgan Parra est revenu jeudi sur la fragilité des statuts au sein du XV de France, assurant que personne n'avait "aucune garantie" sur son avenir et avouant avoir lui-même "cogité" après une année 2014 morose.
Parra (26 ans, 58 sélections) a été titularisé pour affronter le Pays de Galles, samedi, dans le Tournoi, actant ainsi son retour au premier plan après plusieurs blessures et une période de méforme. "Je n'avais plus les repères, je n'étais plus bien physiquement tout simplement. J'ai été moins bon par moments et le résultat c'est que je n'étais plus en équipe de France, c'est normal", a-t-il admis jeudi.
Cela lui a-t-il fait craindre de ne pas retrouver l'équipe de France en dépit de son expérience ? "Bien sûr, a-t-il répondu. Le mec en équipe de France qui te dit qu'il n'a jamais cogité, c'est faux. Le mec qui te dit qu'il est sûr de lui à chaque fois aussi. D'autant plus quand tu es physiquement moins bien, tu te demandes si tu vas revenir". "Aujourd'hui, tu n'as aucune garantie, a-t-il poursuivi. Après, quand on te sélectionne, c'est qu'on a confiance en toi et qu'on pense que tu peux apporter quelque chose".
En 2014, Parra n'a revêtu que deux fois le maillot bleu, lors de la tournée en Australie en juin, mais a pu bénéficier d'un concours de circonstances et de performances en amélioration pour s'immiscer à la dernière minute au stage de préparation du Tournoi à Canet-en-Roussillon (Pyrénées-orientales) en janvier. "Je suis arrivé à Canet et j'ai pris ce que j'avais à prendre. Après j'étais remplaçant deux matches (contre l'Ecosse et l'Irlande), j'ai pris du plaisir et j'ai eu l'envie d'apporter au groupe", a-t-il commenté.
Samedi au Stade de France, il sera associé à l'ouvreur Camille Lopez, son partenaire à Clermont, ce qu'il voit comme "un plus". "Car on se connaît, on a l'habitude de travailler ensemble en club, y compris dans l'analyse vidéo, sur la stratégie d'avant-match, a-t-il détaillé. On se connaît aussi en-dehors, il a des moments où il se tracasse trop, comme face à l'Irlande (11-18 le 14 février)". "Si ça tourne collectivement, individuellement ce sera bon", a encore estimé Parra, appelant à avoir "de la fluidité, de l'alternance, de se lâcher".