De l’aveu même de la présidente du syndicat MG France Rhône-Alpes, le Dr Florence Lapica, la journée morte dans les cabinets de la région pourrait être peu suivie puisque décidée sur le tard, mais assure-t-elle, les médecins généralistes sont plus remontés que jamais.
C’est après l’échec des discussions, jeudi dernier au Ministère de la santé que les syndicats de médecins ont décidé de manifester à nouveau leur ras le bol ce mardi.
La date n’a rien d’innocent, c’est en effet aujourd'hui le début à l’Assemblée de l’examen du projet de Loi Santé qui prévoit la généralisation du tiers payant en 2017. Les syndicats de médecins sont vent debout contre ce projet. Ils craignent pèle-mêle une étatisation de la médecine, de subir de plein fouet les lourdeurs administratives et de se voir payés bien après le délai d’une semaine officiellement avancé par Marisol Touraine, que beaucoup juge « fantaisiste ».
En outre, ils estiment que la gestion des impayés va alourdir considérablement des emplois du temps bien chargés : ils craignent de devoir éplucher parfois des mois après les consultations des décomptes de remboursement de la Sécurité sociale, mais aussi des quelques 450 mutuelles.
Un malaise profond
En filigrane, c’est bien le malaise généralisés … des généralistes qui transpire. Une consultation à 23€, en deçà de celle des spécialistes, alors que les missions se diversifient : hospitalisations ou fin de vie à domicile ou encore suivi de maladies chroniques. Pour le Dr Lapica, 90% du suivi des hypertendus ou des diabétiques se fait avec le généraliste et seulement 10 % par l’entremise des spécialistes.
Le syndicat MG France rappelle donc qu’il réclame une organisation des soins autour du médecin traitant, avec un montant des consultations revalorisé, pour redonner de l’attractivité à la spécialité, non reconnue comme telle, et qui est boudée par les étudiants en médecine à l’heure du choix.