Le procès d' "Air Cocaïne" au cours duquel devaient comparaître deux pilotes rhônalpins, P. Fauret et B. Oddos, a une nouvelle fois été suspendu lundi à St Domingue. Cette fois, c'est la défense qui a demandé la récusation de 2 des 3 magistrats du tribunal.
Le procès de 14 personnes, dont 4 Français, pour une affaire de trafic de cocaïne entre la République dominicaine et la France, a été à nouveau suspendu lundi à Saint-Domingue, suite à une demande de récusation du tribunal déposée par la défense. "Le procès est suspendu jusqu'à ce que la Cour d'appel statue sur cette demande", a indiqué la présidente du tribunal, Giselle Méndez.
"La récusation a été demandée par toute la défense", a expliqué par téléphone à l'AFP l'un des accusés français, le pilote d'avion privé Bruno Odos. La défense reproche au procureur de faire mention, dans son acte d'accusation,d'autres affaires de trafic de drogue présumées mais qui n'ont pas été retenues dans la procédure.Ils ont en conséquence demandé au tribunal de l'empêcher de lire son acte, ce qui a été refusé, provoquant une demande de récusation de deux des trois magistrats du tribunal.
"On se retrouve là où on en était il y a un mois et demi", a ajouté M. Odos, lorsque le procès avait été suspendu à la suite d'une précédente demande de récusation des juges, introduite cette fois par l'accusation, mais rejetée fin mars.Plus de deux ans après les faits, ce procès a déjà été reporté à plusieurs reprises.
Surnommée "Air cocaïne", l'affaire a éclaté avec l'arrestation dans la nuit du 19 au 20 mars 2013 de quatre Français sur le tarmac de la station balnéaire dominicaine de Punta Cana (est), alors qu'ils s'apprêtaient à décoller pour la France dans un Falcon 50 transportant 680 kg de cocaïne répartis dans 26 valises, selon les autorités dominicaines.
A bord de l'appareil se trouvaient le pilote Pascal Fauret, son co-pilote Bruno Odos, leur passager Nicolas Pisapia et une quatrième personne, le "broker" Alain Castany, un courtier en affaires. Dans la foulée, une quarantaine d'agents des douanes, de la police anti-drogue et des services migratoires de l'île avaient été aussi interpellés mais la majorité avaient été relâchés.
Après 15 mois de prison dans un quartier de haute sécurité, les quatre Français se trouvent désormais libres de leurs mouvements, mais interdits de quitter le territoire dominicain. Les deux pilotes nient farouchement avoir eu connaissance de la nature des bagages chargés à bord de leur appareil.