L'équicie : quand le cheval fait du bien

Le cheval peut se révéler un allié précieux pour faire face au handicap ou à la souffrance de la maladie. C'est le constat à l'origine de l'équicie, une méthode encore peu connue mais qui est depuis peu reconnue officiellement par l'Etat. Un seul centre existe en Auvergne, à Usson (63).

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Le cheval ne soigne pas le handicap ou la maladie, mais son contact peut avoir des vertus insoupçonnées. C'est le but de l'équicie, une pratique qui vient d'être officiellement reconnue par l'Etat. En Auvergne, il n'y a qu'un seul centre consacré à cette activité, à Usson (63).

Audrik et Firmin y viennent régulièrement. Audrik, le plus petit, ne parle pas et a du mal à coordonner ses gestes. Firmin, le plus grand, parle parfaitement, ses mots sont choisis mais il a parfois du mal à se concentrer.

Mais quand ses deux là prennent la main de Véronique et grimpent sur leur monture, les progrès sont visibles.

"Plus il avance dans le nombre de séances, plus ça fonctionne" raconte Véronique Souque, équicienne aux écuries d'Usson. "On va dire que la magie opère. Il a compris que quand le poney est arrêté, s'il aime que le poney bouge, il doit faire démarrer le poney lui-même. Et ça fonctionne."

Le papa d'Audrik a lui aussi constaté les progrès : "d'habitude, il met tout le temps les doigts dans la bouche, mais quand il est sur le poney, il ne le fait presque pas du tout. Il est heureux !".

Des chevaux pas comme les autres

Dans ce centre, le seul agréé en Auvergne, les chevaux sont spécialement préparés pour accepter ces cavaliers hors du commun. Les chevaux sont capables de s'abandonner et même de s'endormir lors de séances de relaxation. Cette relation privilégiée entre les patients et les chevaux apporte des résultats concrets.

Pour Hélène Blet, la maman de Firmin, "ça n'est pas un effet de mode comme on peut le lire parfois. Firmin en fait depuis janvier et je commence à voir les effets maintenant. On retrouve un enfant bien équilibré, bien dans ses baskets. Ça l'était déjà un peu depuis qu'il est en CLIS (Class pour l'Inclusion Scolaire) mais là, on voit les bienfaits de l'équicie."

Dans ce centre d'Usson, deux futures éducatrices spécialisées travaillent avec Véronique Souque. Laure Breuil, étudiante à L'ITSRA de Clermont-Ferrand apprécie la démarche : "c'est intéressant parce que c'est une approche originale qui touche la plupart des publics qu'on peut rencontrer dans nos professions et qui peut apporter beaucoup."

"C'est le cheval qui va porter leur mal-être, leur souffrance"

L'équicien n'est ni thérapeuthe, ni éducateur spécialisé mais il permet la mise en relation entre la personne et le cheval. L'équicie est un îlot, un voyage hors du temps qui favorise la reconstruction des personnes cabossées par l'existence.

"C'est le cheval qui va porter leur mal-être, leur souffrance" explique Véronique Souque. "Pour moi, le cheval est là un tuteur de résilience. Il va faire voir à la personne la force qu'elle porte en elle et l'aider à la développer."

Une pratique à promouvoir

En France, l'équicie est en phase de développement. Afin de la promouvoir, certains patients de Véronique ont décidé de créer une association. Claire Riol-Lecomte anime et porte la structure baptisée "Les mains dans les crins". Pour elle, il y a eu un avant l'équicie et un après : "ça m'a sauvé la vie ! Ça ne soignera pas mon cancer, ça ne réglera pas mes problèmes professionnels mais maintenant, je sais qu'il y a un endroit où je viens et où je peux souffler, où je peux "lâcher". 

A présent, "il faut que les choses soient cadrées. On veut faire connaître cette vraie profession qu'est l'équicie, faire connaître ce centre, et surtout faire venir le public, les associations, les institutions ... Il faut que le plus grand nombre de personnes qui sont en souffrance aujourd'hui et qui pourraient en bénéficier en bénéficient."

A ce jour, une quinzaine de personnes est inscrite aux écuries d'Usson. Firmin ne manquerait pour rien au monde sa séance hebdomadaire car pour lui, c'est sûr, elle fait la différence : "je ressens un changement ..." nous dit-il avant d'ajouter : "je suis heureux !"



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