Et si le "mois sans alcool" commençait dès le soir du Nouvel An ? À Tours, en Indre-et-Loire, une cave a ouvert ses portes il y a un an. En ce mois de décembre 2024, les clients cherchent à profiter en famille sans les répercussions négatives de l'alcool sur la santé.
“Ça fait bizarre de ne pas avoir le côté alcool, s’étonnent un client et sa femme en pleine dégustation dans cette cave à vin de Tours, il faut s’y faire, mais c’est agréable, bon et frais”. Ouverte il y a un an, en janvier 2024, cet établissement est la première cave à vin sans alcool de Tours. Spiritueux, vins, bières… elle propose plus de 250 références sans alcool, des alternatives qui ont su trouver leur public.
Pendant les fêtes, ces clients ont moins consommé d’alcool : “Je n’ai pas bu à tous les repas, j’ai essayé d’alterner avec des choses qui font envie sans pour autant avoir le côté alcoolisé”.
Les effets négatifs de l’alcool
Cette nouvelle cliente a arrêté l’alcool il y a quelques années, au moment de sa grossesse. “J’ai essayé de rechercher des choses alternatives pour quand même partager des bons moments en famille, les sodas, ce n'est pas mon truc”, souligne-t-elle. Depuis, sa consommation a drastiquement diminué, les répercussions étaient trop nombreuses.
Physiquement, je vois les effets négatifs de l’alcool avec l’âge, je le vois sur ma peau, sur la digestion, j’essaie d’en consommer moins, c’est vraiment une démarche de santé.
Boire moins d'alcool, une tendance chez les jeunes ?
L’arrivée d’un premier enfant, le fait de conduire ou encore les effets néfastes sur la santé poussent les personnes à découvrir de nouvelles boissons. Une tendance que le caviste constate dans son établissement à Tours, ses ventes ont augmenté de 20 % ce mois-ci, en décembre. “Les gens consomment moins d’alcool, surtout chez les jeunes, ils veulent un produit avec un esprit santé et du goût”, explique Xavier Ignolin, caviste d'O'Colibri.
“Si les jeunes consomment moins régulièrement de l’alcool par rapport à leurs aînés, les quantités sont bien plus importantes lorsqu’ils le font”, rappelle de son côté l’Assurance maladie.
Faire du vin désalcoolisé
Pour faire du vin sans alcool, il existe deux méthodes. La première est une méthode d’évaporation : “Nous mettons le vin sous vide autour des 35-40° au lieu de 70°, ça permet de garder un maximum d’arôme au départ, détaille le caviste, puis nous retravaillons le vin, parce qu’il perd de ses arômes”.
La seconde technique est l’osmose inverse : “C’est une technique de filtration avec une machine, l’alcool est plus lourd que le vin et donc ça permet de séparer la molécule.” Dans cette cave, le tarif des bouteilles est compris entre 14 et 30 euros, un prix plutôt élevé en raison des processus coûteux.
Une recette sans alcool qui ne convainc pas tous les cavistes
Ces nouvelles boissons ne ravissent pas tous les cavistes. Un peu plus loin, à deux kilomètres, François Bonhomme, également caviste à Tours, reste sceptique : “Par rapport à ce que j’ai goûté, je ne suis pas encore convaincu, en tout cas la matière en bouche ne me satisfait pas. Au nez, ça peut aller. Nous avons fait des tests avec les clients qui n’ont pas été concluants non plus”.
Pour lui, la solution est toute trouvée : “Les jus de raisin, tout simplement, à base de différents cépages. Les matières et les saveurs sont différentes comme pour les vins sauf qu’il n’y a pas d’alcool comme il n’y a pas de fermentation”. Un complément qu’il juge économique et naturel.
Et pour celles et ceux qui veulent faire une pause, il n’est pas trop tard, le Dry January, le “mois sans alcool”, commence au 1ᵉʳ janvier 2025. L’objectif de cette campagne de santé publique ? Faire une pause d’un mois dans sa consommation d’alcool pour s’interroger sur les effets sur la santé. Dans le monde, des milliers de personnes y participent chaque année.
Propos recueillis par P. Tanger et B. Lépinay