Le nouveau programme des fonds européens pour l'Auvergne est lancé. Jusqu'en 2020, l'Europe apportera à la région 1,5 milliards d'euros destinés aux porteurs de projet qu'ils soient agriculteurs, chercheurs ou entrepreneurs. Un coup de pouce précieux, notamment pour les PME.
L'Europe est parfois décriée, souvent critiquée. Pourtant, elle finance des projets pour les régions des 28 pays de l'Union.
D'ici 2020, cela représente une manne de 27 milliards d'euros pour la France dont 1,5 milliard d'euros pour l'Auvergne à répartir entre les agriculteurs, les chercheurs ou les entrepreneurs. Plus de 230 dossiers ont déjà été déposés.
"L'important, le fait que la région est autorité de gestion. On peut donc avoir une synergie très forte avec les fonds propres de la région" souligne René Souchon, le président du conseil régional. "Pour l'entreprise qui demande quelque chose, pour le territoire qui demande une aide, il y a un seul interlocuteur. C'est un énorme progrès dans la facilité pour les demandeurs d'accéder à ces fonds européens."
Avec 215 millions, le FEDER s'attache au développement des entreprises.
D'autres fonds financent la formation, ou l'emploi des jeunes.
A Cébazat (63), Jérôme Dautreix a investi 400.000 euros pour racheter une chaudronnerie industrielle. Bruxelles lui a accordé un prêt de 30.000 euros remboursable sur 5 ans. "On a pu finir de payer les crédits relais qui nous avaient été attribués. Cela nous a permis d'éviter d'entamer notre trésorerie et de la garder à un niveau intéressant. C'est un bon coup de pouce et cela nous a permis d'avoir une acceptation un peu plus rapide du côté des banques."
Priorité à l'innovation
Les fonds européens rassurent donc le banquier et les clients importants de cette PME comme Volvic ou la laiterie de Theix. Mais pour capter l'attention de Bruxelles, le maître mot est l'innovation, domaine où les start-up font recette.L'Europe apporte par exemple 400.000 euros au capital d'Exotic System, une jeune pousse clermontoise dans laquelle 12 ingénieurs conçoivent et fabriquent des objets connectés, des cartes ou des puces, notamment pour Limagrain ou Michelin.
"Notre métier, c'est de transformer leurs projets en objets, et pour faire ça, on intègre des capteurs dans l'objet qu'ils ont imaginé" explique Guillaume Blanc, le dirigeant de la société. "Il faut faire en sorte que ces capteurs communiquent sur internet pour venir échanger avec leurs utilisateurs à travers les smartphones et les tablettes. Notre métier, c'est de construire l'électronique de ces objets et de développer les logiciels qui permettent de les rendre communicants."
Et pour connecter l'Auvergne, le très haut débit fait également partie des projets financés par l'Europe. La fusion avec la région Rhône Alpes n'aura pas d'impact sur la répartition des aides. Les quatre départements auvergnats vont continuer à en bénéficier jusqu'en 2020.