"Que choisir" dénonce la mauvaise gestion des TER dans une enquête fort documentée. L'association de consommateurs évoque notamment la mauvaise ponctualité des trains régionaux, notamment en Rhône-Alpes. La dérive des coûts d'exploitation de la SNCF est aussi mise en cause.
Au moment où le rapport de la commission Duron préconise la suppression des trains Intercités sur les lignes jugées les moins rentables, l'enquête de "Que Choisir" tombe plutôt mal pour la SNCF. Dans une enquête fort documentée, l'association de consommateurs critique sévèrement la politique de la compagnie, s'agissant cette fois des trains express régionaux (TER). Opacité des coûts, dérives financières et défaut de ponctualité sont mis en cause. Une étude édifiante alors que le conseil régional, en charge de l'autorité pour ce mode de transport, doit être renouvelé à la fin de l'année.
Précisément ."Que Choisir" explique que l'effort particulier consenti par les régions pour moderniser les TER ne s'est pas nécessairement traduit par un amélioration du service dû aux usagers. Les régions ont massivement investi dans du matériel roulant neuf mais aussi dans des infrastructures au travers de subventions à Réseau Ferré de France. Or, depuis cette relance, les coûts d'exploitation des TER ont progressé de 87% en une décennie...
"La hausse des coûts d'exploitation dépasse de loin l'augmentation des trains en circulation"
"Que Choisir" pointe du doigt une dérive inquiétante alors même que la SNCF dispose d'un parc de machines plus fiables, plus performantes et plus économes en énergie : "Malgré cet environnement favorable, la SNCF n'a pas pu contenir ses coûts d'exploitation". Une rapide comparaison avec l'Allemagne montre des coûts d'exploitation 50% plus élevés en France. Alors même qu'outre Rhin, les trains ne sont pas achetés par les régions mais simplement loués. L'association de consommateurs affirme que la SNCF maintient délibérément les régions dans l'ignorance de ses coûts réels, profitant de sa situation de monopole. Elle estime que l'ouverture à la concurrence pourrait permettre jusqu'à 20% de baisse des coûts sur les lignes TER.
Rhône-Alpes dans le wagon de queue
Qu'en est -il de la qualité de service ? "Que Choisir" a recensé les mouvements des trains annoncés et le respect des horaires. Là encore, le bilan est loin d'être positif : Avec 86,7% de TER arrivés à l'heure dite ou dans les 5 minutes suivantes, Rhône-Alpes est l'une des régions les moins ponctuelles en gare. Une mesure "moyenne " qui n'intègre d'ailleurs pas nécessairement les tracas des utilisateurs confrontés à des trains retardés ou purement et simplement annulés au dernier moment. La SNCF jouerait ainsi sur les mots en faisant disparaître des statistiques des trains simplement "déprogrammés". La fluidité du trafic annoncée serait donc sujette à caution et l'expérience quotidienne des usagers bien plus compliquée que la SNCF ne le prétend.L'association de consommateurs avance des solutions pour que la fiabilité des TER soit enfin respectée. Elle défend l'idée de sanctions pécuniaires en cas de retards systématiques observés sur une ligne régionale. Les électeurs sont invités à signer une pétition en ce sens et à faire pression sur les candidats aux prochaines élections régionales.
"Que Choisir" propose aussi le téléchargement d'une application gratuite pour smartphone. Une application "anti-retards" pour signaler les défaillances de la SNCF et disposer ainsi de données précises sur la ponctualité réelle des "Trains express régionaux" .