Ce week-end, une quarantaine d'exposants étalent fièrement leurs fromages de traditions dans les rues de Pailherols, dans le Cantal. Jusqu'à 10.000 visiteurs sont attendus. Mais une inquiétude vient quelque peu gâcher la fête : quel avenir pour cette filière, composée en majorité de produits AOP ?
Au moins deux tonnes de Cantal et de Salers seront écoulés ce week-end, lors de la 17e édition de la Fête des fromages de traditions de Pailherols. Cette année, la vitrine des spécialités fromagères cantaliennes a invité un autre pays de montagne et de fromage : la Catalogne. Le rendez-vous est incontournable pour les producteurs. "Il y a des clients qui, en nous connaissant ici, reviennent sur la ferme. On a des habitués, des gens d'ailleurs qui nous ont connu ici et qui reviennent régulièrement...", remarque Nadine Navarro, productrice à Polminhac.
Les 10. 000 touristes qui se pressent dans le village cantalien viennent chercher l'authenticité des fromages traditionnels, auprès des petits producteurs locaux. Mais des petits producteurs, il y en aurait de moins en moins, paraît-il. "Je pense qu'il y a la place pour que des gens s'installent encore aujourd'hui... Malheureusement, on constate un peu le contraire. Il y a beaucoup d'agriculteurs qui arrêtent la fabrication", regrette Claude Prunet, l'organisateur de la Fête de Pailherols. Une productrice de Salers AOP va dans le même sens. "Il faut trop de main-d'œuvre, ça coûte trop cher et le fromage n'est pas assez valorisé", estime Thérèse Sevestre.