Les éleveurs bloquent aujourd'hui 16 abattoirs,soit la moitié de la capacité du secteur en France .L'abattoir de Roanne est totalement bloqué depuis dimanche. Il devrait le rester jusqu'aux négociations prévues mercredi. Les éleveurs estiment que les industriels se paient sur leur dos.
Une bonne partie des éleveurs compte maintenir le blocage jusqu'à mercredi, voire le prolonger s'ils ne sont pas satisfaits du résultat de la table ronde prévue ce jour-là entre les professionnels du secteur (producteurs, abattoirs et distributeurs) au ministère de l'Agriculture.
"La raison c'est la baisse de 20% par rapport au prix payé producteur il y a 12-15 mois, alors (...) qu'il n'y a pas de surproduction",a expliqué à l'AFP Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA. Selon lui, transformateurs et distributeurs font baisser les prix à tel point que le revenu des producteurs de viande bovine a chuté à "11 ou 12.000 euros par an".
Pour Christian Bajard, responsable syndical en Saône-et-Loire, "l'objectif est de renégocier une feuille de route pour rebâtir des prix (de vente) qui prennent en compte les coûts de production parce qu'actuellement, nous vendons en dessous des coûts de production"."Le toujours moins cher a ses limites", ajoute-t-il.
Mi-mai, une première réunion sur le sujet avait tourné court. Elle avait déjà incité les éleveurs à mener des opérations coup-de-poing dans plusieurs abattoirs.Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll en avait alors appelé "à la responsabilité de chacun", et demandé aux participants de formuler "des propositions concrètes".
Le Groupement des Mousquetaires (Intermarché) a pour sa part annoncé la semaine dernière sa décision d'augmenter ses prix d'achat auprès des éleveurs bovins et porcins en crise. Pour le boeuf, l'augmentation serait de 5 centimes/kg par semaine.L'enseigne est la seule pour l'instant à avoir décidé cette revalorisation.