Le directeur de Libé sera à Grenoble dès vendredi 1er février pour un nouveau numéro du Forum Libération à la MC2. À la veille de l'événement, il a répondu à nos questions. On y apprend que, contrairement à la rumeur, ça ne sera peut-être pas la dernière édition.
"Jeunes, débattez-vous", c'est le slogan des "États Généraux de la République" plus connus sous le nom de Forum Libé.
Un slogan qui exhorte pour des débats aux titres bien sentis: "Et si les jeunes étaient des citoyens comme les autres ?"; "Décrochage scolaire : à quoi se raccrocher ?"; "Jeunes et police, après l'affrontement ?"; "Et si on pensait à la parité générationnelle ?"...
Et si vendredi et samedi on se questionnait, on s'interrogeait et on trouvait des solutions. C'est le souhait du "boss" de Libé...
1- Pour ces "Etats Généraux", vous avez choisi de parler des jeunes. Vous vous êtes donnés le mot avec Hollande qui a présenté ses vœux à la jeunesse à Grenoble ?
Certainement pas ! Le Forum de Grenoble est le fruit d’un travail de longue haleine, sur plusieurs mois, mettant des dizaines d’associations, de think tanks et de journalistes dans une dynamique collective.
S’il devait y avoir une référence, elle serait plutôt à chercher du côté de Zola et de sa "Lettre à la jeunesse", aujourd’hui méconnue mais qui fut, lors de sa publication, un texte politique majeur.
Ce Forum nous a permis, pour le reste, de voir que cet ensemble aux contours flous qu’est "la jeunesse" demeure un problème politique majeur, ayant à ce jour totalement dérouté toutes les politiques publiques qui cherchaient à l’appréhender. Espérons que le Forum de Grenoble offre des perspectives intellectuelles et pratiques, théoriques et concrètes.
2- Si l'on en croit les faits-divers les plus médiatisés de l'agglomération de Grenoble, les jeunes en sont souvent les acteurs ou les victimes. On a vraiment l'impression que vos débats sont taillés sur mesure ?
Parler de la jeunesse "hors-sol", c’est la garantie du multiplier de lyriques déclarations d’intentions taillées dans une langue d’un bois dur et d’essence rare.
Partir d’un lieu, de problèmes locaux, essayer de voir comment les acteurs de terrain dépassent telle ou telle impasse, c’est se donner les moyens d’articuler différents horizons, différentes réponses, parties d’ici mais, peut-être duplicables, là.
3- Quelles sont les vertus de ces "Etats Généraux", refaire le monde ?
Penser, échanger, débattre, se rencontrer: quel espace permet de réunir ces valeurs fondatrices de l’espace public et donc démocratique ?
4- Jadis des Etats Généraux ont porté leurs fruits, ceux de Libération changent-ils vraiment quelque chose ?
Les associations, les fondations, les cercles de réflexion avec lesquels nous construisons le Forum de Grenoble considèrent ce rendez-vous comme un moment important de leur action. Je dis bien : action. Et je considère, au passage, que la pensée et le débat sont deux modalités de l’action.
5- Il paraît que c'est la dernière édition ?
Rendez-vous en 2014 pour avoir la preuve tangible du contraire.
