Au rectorat de Lyon, depuis ce vendredi 1er juin, la Commission d’accès à l’enseignement supérieur épluche, au cas par cas, les dossiers des élèves n’ayant reçu que des réponses négatives à leurs vœux d’orientation. Ambiance.
Session de rattrapage pour les recalés de Parcoursup. Au rectorat de Lyon, ce vendredi 1er juin, la "commission d’accès à l’enseignement supérieur" épluche les dossiers des élèves n’ayant reçu que des réponses négatives à leurs vœux d’orientation. Elle se réunira toutes les semaines, jusqu'en septembre.
Une commission de repêchage
Au fond d'un couloir du rectorat, une grande pièce. Autour des tables, des petits groupes d’examinateurs épluchent des centaines de dossiers. Dans le brouhaha des discussions, des phrases saisies à la volée : « Lui n’est intéressé que par le sport, c’est son projet de vie, il ne faut pas le décourager… » « Elle, c’est tout ce qui est paramédical » « Celui-là il n’a fait qu’un seul vœu, il faut qu’il élargisse un peu ! » Cette commission est composée d'une dizaine de petits groupes, composés de directeurs d’établissements, d’inspecteurs d’académie, ou de directeurs de Centres d’information et d’Orientation.Ensemble, les professionnels consultent les notes, les vœux, les profils des candidats, et tentent de trouver des alternatives à leurs demandes initiales. Parmi les dossiers examinés, des élèves dont les résultats sont particulièrement faibles, d’autres qui ont soumis trop peu de demandes, et beaucoup dont les souhaits étaient trop ambitieux. Charge à la commission de proposer une alternative adaptée au cas par cas. Des formations complémentaires (de type prépas) pour certains, des réorientations pour d’autres…
400 candidats à repêcher, 11.000 en attente
Pour l’instant, 400 candidats recalés ont saisi la commission d'accés. Un nombre très faible au regard des 40 900 élèves de l’académie. Les étudiants n’ayant essuyés que des refus sont pour l’instant très peu nombreux. Mais beaucoup de postulants sont en liste d’attente, et pourraient rejoindre les rangs des recalés dans les prochains mois. En moyenne, 70% des postulants ont déjà obtenu une ou plusieurs réponses positives. Les 30% restants, soit environ 11 000 élèves de l’académie, sont encore sur liste d’attente.Pour les élèves placés en liste d’attente, la position dans le classement évolue au gré des choix des élèves les mieux classés. Au fur et à mesure, ceux dont le premier choix est satisfait libèrent des places. Mais beaucoup hésitent, patientent, attendent des réponses… Alors pour les autres, l’attente se prolonge. Une étudiante raconte : « je suis prise en fac d’histoire, mais c’était mon dernier choix. Mon premier choix, c’est la fac de biologie, mais là je suis sur liste d’attente. J’étais 2 000ème il y a 10 jours, et là je suis dans les 600ème. Alors j’attends. Si je suis prise, je pourrai éliminer la fac d’histoire ». A l’issue des choix des uns, et des déceptions des autres, les rangs des élèves faisant appel à la commission d’accès devraient donc grossir. Celle-ci devrait fonctionner à plein régime à partir du 7 juillet... Au lendemain des résultats du bac.
Dernier volet de la plateforme Parcoursup
C'est la première fois qu'une telle commission est mise en place. Elle intervient en complément de la plateforme Parcoursup, qui permet d'orienter les bacheliers vers la filière de leur choix, en fonction de leurs vœux, et de leurs résultats scolaires, lorsque la demande excède l’offre. Ce système a été accusé d’instaurer une nouvelle sélection à l'entrée de l'université. Pour le gouvernement, il s’agit d’une solution légitime pour mettre fin à la sélection par tirage au sort.Pour Yves Flammier, Chef du service académique d'information et d'orientation du rectorat de Lyon, le nouveau système Parcousup est plus efficace, et "plus humain" que l'ancien système « APB » (Admission Post Bac »). : « Pour l’instant, j’observe qu’on a moins de candidats refusés par rapport à l’année dernière. Et maintenant, on connaît mieux le profil des postulants. On peut donc apporter une solution personnalisée pour chacun. »
Extrait de l'interview d'Yves Flammier, Chef du service académique d'information et d'orientation du rectorat de Lyon