Lors d'une battue au sanglier, le 1er décembre dernier, une balle perdue a terminé sa course dans la chambre d'une fillette à Renage, en Isère. Les parents horrifiés publient les photos sur Facebook. Les chasseurs, choqués, ont du mal à comprendre mais ils n'ont pas l'intention de se défausser.
Un choc à retardement
L'accident de chasse est survenu jeudi dernier, mais ce n'est que trois jours plus tard que les parents ont réalisé ce qui s'était passé.
La grand-mère, qui gardait la fillette ce jour-là, avait bien entendu une détonation mais elle n'y avait pas prêté attention, habituée aux parties de chasses qui se déroulent régulièrement dans une forêt voisine.
C'est en faisant le ménage dans la chambre de sa fille quelques jours plus tard que le papa de la petite fille de trois ans a réalisé ce qui s'était passé. Il y avait un trou de la taille d'un pouce, 50 cm au dessus du lit de sa fille.
En faisant le tour de leur maison, les parents aperçoivent également un trou dans une tuile et les gendarmes, appelés sur les lieux vont retrouver la balle. Une balle pour gros gibier, particulièrement véloce.
Le drame a été évité de peu. Au moment des faits, la petite faisait la sieste dans sa chambre.
Les chasseurs ont constaté les dégâts
L'association communale de chasse de Renage a reconnu qu'il y avait bien eu une battue ce jeudi là. Un sanglier a d'ailleurs été prélevé. Mais les chasseurs ne comprennent pas comment la balle a pu se ficher dans la maison qui se trouvait 3 ou 400 mètres plus loin.
Un accident malheureux ?
Seul un ricochet peut expliquer cette situation selon les chasseurs qui expliquent avoir suivi scrupuleusement les consignes de chasse. Les règles de tir auraient été respectés selon eux.
Une parole, mise en doute par un élu de Renage. Jean-François Blouzard, conseiller municipal et ancien chasseur ne croit pas au ricochet malheureux. Selon lui, "une balle qui arrive avec autant d'énergie dans une maison ne peut provenir que d'un tir direct." L'accident était prévisible selon lui, il dénonce les pratiques de chasse de l'association communale qui ne respecterait pas les règles et qui aurait notamment "abattu un sanglier à 50 mètres d'une habitation le 16 octobre dernier".
Le directeur de la fédération de chasse de l'Isère, Patrice Sibut, que nous avons contacté a dit ne pas être informé de cette affaire du 16 octobre dernier, mais il précise que dans certaines circonstances, un animal peut être tué tout près d'une habitation en toute légalité (avec l'autorisation du propriétaire de la parcelle notamment ou lors d'une mise à mort d'un animal blessé).
Une enquête de gendarmerie est en cours. Les chasseurs de la Fédération de l'Isère se rendront sur place lundi prochain, le 12 décembre. Ils rendront ensuite un rapport.
La famille a décidé de porter plainte.