Acné, rougeurs, eczéma : comment éviter les problèmes de peau liés au port du masque

Si le port du masque est un élément clef de la lutte contre le COVID 19, il peut parfois être synonyme de problèmes de peau. Petits boutons, rougeurs, tiraillements : un dermatologue de Vichy (Allier) nous explique a quoi sont dus ces désagréments et comment les éviter.

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Pour beaucoup, le port du masque est devenu un réflexe : au travail, dans les transports ou en allant faire des courses, il est devenu indispensable dans de nombreuses activités quotidiennes. Pourtant, pour certains, le masques s’accompagne de problèmes de peau parfois désagréables voire douloureux. Le docteur François Michel, dermatologue à Vichy (Allier) et vacataire au CHU de Clermont-Ferrand, nous explique à quoi sont liés ces désagréments et comment les éviter. François Michel voit apparaître ou s’aggraver de nombreuses maladies cutanées : « J’ai surtout observé une augmentation et une aggravation des rosacées, et également de tout ce qui relève de la rougeur, les dermites séborrhéiques, le psoriasis ou plus rarement l’eczéma ou l’acné », affirme le docteur. Dans son cabinet, les consultations ont augmenté de 15 à 20% depuis la généralisation du port du masque. Il constate depuis l’an dernier des poussées plus longues et plus importantes.

Chaleur et frottements à l'origine de ces désagréments

Ce sont plus souvent des femmes qui sont touchées par ces affections : « La rosacée touche davantage les femmes, on ne sait pas pourquoi. C’est un phénomène vasculaire. On voit l’aggravation à la fois de la rougeur de la rosacée et des papulis, c’est-à-dire des petits boutons », précise le dermatologue. Spécialisé en cosmétologie et dans les traitements esthétiques, il s’est penché sur cette augmentation des problèmes cutanés pour en identifier la cause : « C’est lié manifestement à l’augmentation de chaleur et au manque de ventilation du visage. Cette chaleur permanente fait rougir, c’est comme ça que l’on voit s’aggraver ce qui est lié aux rougeurs. La transpiration et les frottements vont également aggraver », précise le docteur Michel.

Adapter ses produits cosmétiques

Si vous portez le masque plusieurs heures de rang, il recommande donc d’éviter certains produits : « Quand on a des problèmes de peau, ça tiraille et on a parfois tendance à mettre de la crème très grasse. Ça va avoir un effet délétère amplifié. Il faut éviter les produits trop gras, les crèmes, les maquillages mais également des produits de toilette. On va plutôt privilégier des crèmes fluides et des solutions micellaires pour la toilette et on évitera les maquillages, surtout les fonds de teint », ajoute François Michel. Il conseille également de se rafraichir le visage : « Ce qui est intéressant c’est de brumiser de temps en temps avec un spray d’eau thermale et ensuite on tamponne. Ca va rafraichir, avoir un effet apaisant et ça permet d’éliminer ce qui est sur le visage. C’est vraiment bénéfique, si on peut le faire plusieurs fois par jour c’est bien. »

Bien choisir son masque 

Le masque choisi peut également avoir une incidence sur la peau : « Les masques FFP2, qui pourtant sont plus enveloppants, sont un peu mieux tolérés. J’en ai parlé avec un distributeur qui m’a dit que c’est en raison de la qualité. Les masques sont soumis à des normes donc, a priori, ils sont identiques mais en réalité la qualité des matériaux varie entre des masques bon marché et des masques plus chers ou fabriqués en France qui seront moins irritants », précise le docteur Michel. Il recommande de se renseigner en pharmacie pour avoir des masques fabriqués à partir de matériaux peu irritants. Pour les masques en tissu, certaines matières comme le satin ou la soie permettent de limiter les irritations et sont mieux tolérées.

Si vous constatez malgré tout une aggravation ou une apparition de symptômes cutanés, François Michel recommande de consulter un spécialiste : « Il vaut mieux traiter rapidement ». Il insiste également sur le fait que ces désagréments ne doivent pas décourager de porter le masque : « J’insiste beaucoup auprès de mes patients, il ne faut surtout pas que ça arrête leurs bonnes habitudes. Le masque, c’est la vie, le reste, ça passe après. Quel que soit le problème cutané, on peut s’adapter et le traiter ».

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