Affaire du jeune handicapé humilié: un troisième adolescent en garde à vue

Après les deux jeunes de 14 et 15 ans placés en garde à vue pour avoir agressé un jeune handicapé mental, la police a arrêté un troisième adolescent, ce mardi 4 février au matin. Il aurait filmé la scène. 

Les deux premiers agresseurs n'ont pas nié les faits. Ils avaient bien dans l'idée d'humilier le jeune handicapé. Il s'agit d'adolescents de Fontaine qui n'étaient pas connus des services de police. Le troisième jeune arrêté ce mardi matin, âgé de 16 ans, aurait le même profil. Visiblement, c'est lui qui tenait le smartphone et qui a filmé la scène où l'on voit les deux premiers tenir leur victime puis la pousser dans "La petite Saône", un cours d'eau qui passe dans le parc de La Poya, à Fontaine. Ce mardi matin, la capuche de l'agressé s'y trouvait encore.

Un autre ado de 12 ans, qui passaient plusieurs fois devant la caméra pendant le film, a aussi été entendu avant d'être relâché. 

Le jeune handicapé mental, âgé de 18 ans, est scolarisé dans un institut médico-éducatif de Tullins, à une trentaine de kilomètres de Fontaine où il rentre dans sa famille le week-end. C'est à Tullins qu'il a déposé plainte, à la gendarmerie, lundi après-midi.

Un mobile flou

Le mobile de l'agression n'est pas très clair au vu des premiers éléments de l'enquête. Le procureur a évoqué "un contentieux" entre la victime et ses agresseurs à la suite d'une précédente bagarre avec des jeunes de la Villeneuve, un quartier sensible de Grenoble, ainsi qu'"une affaire encore plus sombre de vol dans un supermarché". "On peut s'interroger pour savoir s'il y a même une raison en dehors de la simple bêtise de ces gamins", a expliqué le procureur de Grenoble Jean-Yves Coquillat.

Reportage de Florine Ebbhah et Dominique Bourget

Dans un communiqué, la ministre chargée des personnes handicapées Marie-Arlette Carlotti a dénoncé une vidéo "terriblement choquante de par le cynisme de ces agresseurs et la vulnérabilité de la personne agressée".

A 11 heures, la vidéo diffusée sur Facebook a été dépubliée. Près de de 19.000 personnes l'avaient condamnée en commentant le post.