Affaire Fiona : « J’étais à côté de mes pompes, j’étais une mère indigne », reconnaît Cécile Bourgeon

Son petit visage et ses grands yeux bleus, tout le monde les connaît. Lundi 7 décembre, au cinquième jour du procès de Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf, à Lyon, la cour a pu voir des photos de Fiona. Certainement les derniers clichés de la fillette, enregistrés par des caméras de surveillance.
 

Ce sont certainement les dernières photos de la petite Fiona. Ce lundi 7 décembre, au cinquième jour du procès de Cécile Bourgeon et de Berkane Makhlouf à Lyon, le président de la cour d'assises Eric Chalbos a montré les images des caméras de surveillance d’un fast-food du centre-ville de Clermont-Ferrand. On y voit le couple, accompagné de Fiona et de sa petite sœur, le mercredi 8 mai 2013 dans l’après-midi, quatre jour avant sa "disparition".

Des images de la famille

Des images arrêtées, où l’on découvre la famille venue prendre deux menus enfants et un menu adulte. Aux côtés de Cécile Bourgeon, on y voit Fiona, cheveux mi-longs retenus par un bandeau, ce fameux bandeau que sa mère lui aurait mis ce jour-là pour cacher un hématome qu’elle avait sur la tempe. Trottinette en main la fillette attend son repas, aux côtés de sa sœur assise sur un trotteur. Sur l’image d’après, on voit Cécile Bourgeon, le ventre bien arrondi par sa grossesse, qui porte un plateau. Puis c’est un cliché de Berkane Makhlouf, chemise à carreaux et petite moustache. "Ca me touche beaucoup de revoir ces photos", explique Cécile Bourgeon invitée à réagir par le président. Des clichés pourtant d’une déconcertante banalité, autant d’instantanés d’un quotidien tout à fait normal.

La toxicomanie omniprésente

Mais derrière la normalité, se cachait pourtant la toxicomanie omniprésente du couple, car cet après-midi-là s’ils étaient en centre-ville c’était surtout pour acheter des stupéfiants. « Sur les vidéos on voit que lui, enfin Berkane Makhlouf, n’était pas toujours là et qu’il fait des allers et retours, poursuit Cécile Bourgeon. C’est parce qu’il était allé voir Tonton pour acheter de la drogue ». Un peu plus tard, comme le prouve la téléphonie, c’est elle, qui à son tour va rencontrer un autre dealer pour du « shit » selon le président. Non « pour de l’héroïne » rectifient les accusés. « A ce moment-là, j’étais toute seule, je pense que c’est parce que monsieur Makhlouf était rentré avec les filles à la maison », poursuit Cécile Bourgeon. Et Berkane Makhlouf d’ajouter «  C’est elle qui allait chercher la drogue, c’était une habitude… je l’avoue c’était pour les contrôles de police. C’était plus simple, car comme elle le disait, elle passait mieux ». Et de préciser avec véhémence « Mais c’est aussi parce que j’avais l’habitude de m’occuper des filles ».

J’étais à côté de mes pompes, j’étais une mère indigne

Persuader la cour que, malgré leur toxicomanie, ils s’occupaient bien des petites filles : un leitmotiv pour les deux accusés. « Je tenais juste à dire que laisser mes enfants seules dans l’appartement c’est bien sûr inacceptable… J’étais à côté de mes pompes, j’étais une mère indigne… mais avec toutes ces lacunes je ne leur ai jamais donné de coups », dit la mère de Fiona. «  Il y avait quand même des ateliers dessins, je les emmenais aux jeux en plastique, clame Berkane Makhlouf. Il y avait de l’amour aussi, on essayait de faire les choses bien ! ». Si au terme de la première semaine de ce procès, les jurés ont maintenant une idée assez précise du quotidien du couple Bourgeon-Makhlouf et des deux fillettes, on n’en sait toujours pas beaucoup plus sur les circonstances de la mort de Fiona, qu’on ne parvient toujours pas à dater avec certitude.
 
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