Mercredi 16 février, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi formé par les avocats de Cécile Bourgeon, la mère de la petite Fiona disparue en 2013 à Clermont-Ferrand. Il n’y aura donc pas de cinquième procès. La procédure judiciaire est terminée.
C’est l’épilogue d’un long feuilleton judiciaire. Mercredi 16 février, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de Me Renaud Portejoie et de Me Gilles-Jean Portejoie, les avocats de Cécile Bourgeon, la mère de la petite Fiona disparue à Clermont-Ferrand en 2013. Cette décision de justice entérine le verdict de la cour d’assises du Rhône. Lors de ce quatrième procès, en décembre 2020, Cécile Bourgeon avait été condamnée à 20 ans de réclusion criminelle et son compagnon de l’époque, Berkane Makhlouf à 18 ans. "Après avoir examiné tant la recevabilité du recours que les pièces de procédure, la Cour de cassation constate qu'il n'existe, en l'espèce, aucun moyen de nature à permettre l'admission du pourvoi", indique la chambre criminelle de la plus haute juridiction judiciaire française dans sa décision.
Une demande "d'aménagement de peine"
Me Renaud Portejoie, avocat de la mère de Fiona, réagit à cette décision : « C’est la fin d’un feuilleton judiciaire vieux de près de neuf ans. En réalité, cette décision ne nous surprend pas complètement. Elle met un terme à beaucoup de souffrances. On s’évite un nouveau procès. Maintenant, on se projette vers autre chose ». L’avocat évoque une demande d’aménagement de peine de sa cliente : « Cécile Bourgeon avait été libérée pendant un an et demi mais elle a d’ores et déjà purgé un peu plus de sept ans. Avec le jeu des réductions de peine automatiques et supplémentaires, elle pourra prétendre à un aménagement de peine dans les prochaines semaines ». Il insiste : « De façon absolument définitive, cela marque un terme à cette procédure. Il y a désormais une vérité judiciaire ».
Un corps jamais retrouvé
Le couple de toxicomanes, Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf, avait signalé la disparition de Fiona le 12 mai 2013. Ils avaient alors fait croire à un enlèvement au parc Montjuzet de Clermont-Ferrand. Après quatre mois d'enquête, ils avaient avoué que la fillette était morte et enterrée près d'un lac. Cependant, malgré les recherches, le corps n'a jamais été retrouvé. Depuis, Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf se sont rejeté la responsabilité du décès. Jugés en première instance en 2016, la mère de la petite Fiona avait été acquittée des coups mortels et condamnée à cinq ans de prison pour avoir menti. Son compagnon de l’époque avait été condamné à 20 ans de réclusion. En appel, les deux accusés ont été condamnés à 20 ans en 2018 au Puy-en-Velay. La Cour de cassation avait annulé cet arrêt de la cour d'assises de Haute-Loire en 2019, renvoyant l'affaire devant celle du Rhône fin 2020. Cécile Bourgeon avait alors été condamnée à 20 ans de prison pour les coups fatals sur Fiona, son compagnon à 18 ans de réclusion.
"Elle est définitivement reconnue coupable du meurtre de sa propre fille"
"On nous avait annoncé un cinquième procès qui n'aura pas lieu. Elle est définitivement reconnue coupable du meurtre de sa propre fille. Elle n'a jamais livré sa vérité et on garde tous en mémoire son système de défense écoeurant qui conduit à ce qu'elle reste à l'abri, loin des enfants, encore longtemps", a déclaré Me Charles Fribourg, l'avocat du père de Fiona Nicolas Chafoulais.